Le lycée Curie toujours bloqué
Deux ans après la mobilisation contre la Loi El Khomri (ou Loi Travail), les élèves du lycée Marie sont de nouveau mobilisés. Cette fois-ci, ils dénoncent la réforme du Baccalauréat et le nouveau portail d’orientation universitaire Parcoursup.
Vire. Ce lundi 19 février 2018, dès 7 h, quelque 500 élèves étaient mobilisés pour dire « Non à la sélection, oui à
l’éducation » , comme on peut le lire sur la banderole installée devant l’établissement. En cause : la réforme du Baccalauréat, qui prévoit notamment la suppression des filières L, ES et S, ainsi que le nouveau portail d’orientation universitaire Parcoursup.
L’idée du blocus a commencé à germer dans la tête des lycéens il y a déjà deux
semaines : « Avec Parcoursup, les écoles peuvent avoir accès aux revenus des parents, ce qui va entraîner un déséquilibre » , déplorent Alex (18 ans), Oliver (19 ans), Léo (18 ans) et Gabriel (17 ans), tous les quatre
élèves de Terminale. « On se tourne de plus en plus vers un système qui ressemble au système américain » , ajoute
Oliver. « C’est n’importe quoi ! » , renchérit Alex. Une petite dizaine d’élèves a organisé le blocus : « On a reçu un gros soutien de l’établissement » , soulignent les quatre camarades.
Lundi matin, une assemblée a été organisée, au cours de laquelle un blocus reconductible jusqu’à la fin de la semaine a
été voté. « On ne peut toutefois pas prévoir le nombre d’élèves qu’il y aura demain. Mais nous respectons les opinions des élèves favorables à la réforme. Nous les invitons
à échanger avec nous et à
prendre la parole » , tiennent à souligner les quatre lycéens.
Une pétition, qui a recueilli quelque 600 signatures, a été transmise vendredi 16 février au proviseur de l’établissement, Loïc Leborgne. « Une pétition plus complète continuera de circuler. On espère qu’elle remonte » , explique Gabriel.
500 élèves mobilisés
« Les élèves nous avaient mis au courant, mais ce qu’on
ne pouvait pas prévoir c’est le nombre de personnes qui allaient le faire. À 7 h, il y avait entre 500 et 600 élèves
présents » , explique Emmanuel Guérin, le conseiller principal d’éducation (CPE) de l’établissement. Aucun cours n’était assuré ce lundi matin mais l’accès restait toutefois possible aux élèves de BTS ainsi qu’à ceux passant des examens : « Les professeurs sont présents mais ils ne font pas cours pour éviter des tensions inutiles aujourd’hui » , ajoute le CPE.
Si demain, une majorité d’élèves souhaitent aller en cours, un dialogue s’engagera alors avec les élèves encore mobilisés. En attendant, des actions de communication et d’informations sur la réforme vont être menées par les organisateurs.
Mercredi 21 février, le lycée était toujours bloqué. A l’issue de l’assemblée générale, la reconduction du blocage a été votée pour jeudi 22 février.