La Voix - Le Bocage

Michel Drucker : « La famille Le Cornec fait partie de ma vie »

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cence, à mon frère Jacques, à son épouse Martine et ma nièce Léa, le décès d’Olivier me touche de près. La famille Le Cornec fait partie de ma vie. Elle a été très proche de ma famille et la disparitio­n d’Olivier me bouleverse car il m’a connu gamin. Nul n’ignore que Martine Le Cornec, l’ancienne épouse de mon frère Jacques, une des filles d’Olivier et de Dorothy Le Cornec, est la maman de ma nièce, Léa Drucker. Quand je pense à Olivier, aux Le Cornec, je pense bien évidemment au patriarche, Jean-Etienne Marcel Le Cornec et à sa femme Irène.

La famille Le Cornec, c’était La Voix du Bocage. C’était le journal important du coin et j’y allais très souvent. Si ma mémoire est bonne, il ne se trouvait pas loin du Basselin et de la Porte-Horloge.

Lui était très connu. Je me souviens qu’il conduisait une Dyna Panhard décapotabl­e et qu’il traversait la ville cheveux au vent. C’était un personnage haut en couleur très décalé à cette époque.

Elle, c’était une poétesse, une femme brillante, une femme de lettres qui a dirigé le journal avec Olivier pendant des années et qui a vécu plus de 90 ans. Je pense également à la grand-mère de Léa, la maman de Martine, Dorothy, qui était galloise et qui donnait des cours de piano. C’était une famille d’artistes, une famille où on écoute de la musique, douée pour tout. Olivier, c’était un champion de tout. Au saut à la perche, au lancer du javelot, au tir à l’arc… des discipline­s qu’on connaissai­t peu à l’époque. J’étais lié à lui et je l’accompagna­is au stade Pierre-Compte lorsqu’il s’entraînait. On a partagé ensemble la passion du sport, mais aussi celle de l’aviation car il était également pilote.

C’est l’un des premiers pilotes amateurs que j’ai vu se poser sur le site de l’ancien hippodrome, non loin de la route de Caen. C’était une famille tout à fait extraordin­aire qui nous a fait rêver. Je pense à cette famille qui dans la France des années 60, parlait de Brassens, de Brel, jouait de la guitare, du piano. Les études, tout le monde le sait, me gonflaient un peu, et les Le Cornec sortaient des convention­s habituelle­s. C’était la liberté, les grands espaces, une ouverture sur un monde différent, un contraste très frappant avec la rigueur de mon père qui voulait absolument que l’on soit tous des numéros un et des premiers de la classe.

Olivier était venu me voir lorsque j’avais joué mon spectacle à Vire en janvier de l’an dernier, et lors de l’inaugurati­on de la halle qui porte mon nom. Je garderai de lui le souvenir de quelqu’un d’extraordin­aire, qui est resté en forme jusqu’à plus de 90 ans et qui était très fier de la réussite de sa petite fille Léa. »

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