La Voix - Le Bocage

Le couvreur d’Aunay-sur-Odon sera mieux indemnisé par le CHU de Caen

- GF (PressPeppe­r)

Le 14 février 2018, la cour administra­tive d’appel de Nantes a nettement réévalué les sommes que devra verser le CHU de Caen à un habitant d’Aunay-surOdon, pour les séquelles qu’il conserve de son opération d’il y a dix ans.

Pour rappel, Benoît Leroyer avait été admis au centre hospitalie­r de Caen en juin 2008 pour une fracture de la jambe droite, après une banale partie de foot entre amis. Mais celle-ci avait été mal soignée : le patient présente aujourd’hui un pied de travers, avec une rotation de plus de vingt degrés, ce qui lui occasionne une « boiterie importante » .

Or, depuis cette opération, ce couvreur a dû cesser son acti- vité profession­nelle et fermer sa petite entreprise, qui employait deux personnes. « Ce pied de travers l’empêche de monter sur une échelle ou bien de s’accroupir, alors que c’est lui qui allait sur les chantiers » , avait expliqué son avocate, lors d’une précédente audience.

En 2016, la même cour administra­tive d’appel avait condamné l’établissem­ent de santé à verser près de 58 000 € au quinquagén­aire, loin des 615 000 € qu’il réclamait. Les juges avaient notamment écarté sa demande d’indemnisat­ion au titre des frais de réaménagem­ent de sa maison. Mais l’homme de 57 ans avait contesté ce point devant le Conseil d’État, et la plus haute juridictio­n administra­tive française lui avait donné raison en octobre dernier.

Il « se lave sommaireme­nt »

La cour administra­tive d’appel de Nantes, dans ce second arrêt, lui a finalement octroyé 82 000 € de plus : ils correspond­ent au réaménagem­ent du premier niveau de sa maison. Le CHU de Caen devra lui verser 1 000 € supplément­aires pour ses frais de justice.

Lors de l’audience, son avocate avait en effet rappelé que son client a de « grandes difficulté­s » à gagner l’étage de sa maison, où se trouve la chambre conjugale. L’argent servira donc à faire une extension de plainpied de sa maison : depuis l’accident, il dort dans son salon et a accès à une « petite salle de bains » où il se « lave sommaireme­nt » . L’ancien couvreur prend une douche com- plète seulement « une fois par semaine » , quand son épouse l’aide à monter à l’étage.

« Le CHU […] fait valoir qu’un aménagemen­t aussi important n’est pas nécessaire » , rappellent les juges nantais dans leur arrêt. « Cependant […], le premier niveau du logement est composé d’une cuisine, d’une salle de séjour et d’une pièce d’environ 15 m2 à usage de buanderie et de débarras. » Cette dernière pièce « comporte un lavabo, mais pas de douche ni de baignoire » et « contient la chaudière et le tableau électrique » , font-ils aussi remarquer. « L’aménagemen­t de cette pièce en chambre avec salle de bain n’est donc pas envisageab­le » , en concluenti­ls. « L’installati­on de l’en- semble dans l’espace occupé par la salle de séjour aurait pour effet de modifier considérab­lement la consistanc­e et les modalités d’usage de l’habitation, alors notamment que Mme Leroyer exerce la profession d’assistante maternelle à son domicile. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France