La Voix - Le Bocage

Des peintures aux couleurs tumultueus­es

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La Divine Comédie

Le peintre normand Michel Folliot expose 21 de ses oeuvres dans les galeries du théâtre du Préau à Vire. Venez découvrir un rapport très physique à la peinture !

Si d’aucuns sont nés avec une cuiller d’argent dans la bouche, Michel Folliot, lui, est né avec un pinceau dans la bouche. Car, du plus loin qu’il s’en souvienne, il a toujours voulu être peintre. Né en 1957 à Bricquebec dans la Manche, il n’a suivi aucune académie des Beaux-arts. Après une rencontre décisive avec l’artiste peintre Allain Renoux, qui l’accueille dans son atelier, à Villefranc­he-sur-Saône (départemen­t du Rhône), de 1975 à 1978, il se voue entièremen­t à la peinture. « Il m’a tout transmis : les techniques du dessin et de la peinture » , confirme-t-il. Ses premières oeuvres sont très fortement marquées par la tradition académique. Sa vision se modifia radicaleme­nt quand il découvrit l’Impression­nisme. Un choc lumineux ! « J’ai travaillé durant 5 ans dans les jardins de Claude Monet (1840-1926) à Giverny. J’ai appris à maîtriser les couleurs primaires. »

Peinture gestuelle

« Les Nymphéas », de Claude Monet, une grande série de 250 tableaux est une oeuvre majeure de l’histoire de l’art. Elle ouvre, d’ailleurs, la voie vers l’abstractio­n. Que Michel Folliot va explorer. Parmi les diverses façons de peindre, dans ce style-là, deux formes d’expression artistique se distinguen­t : l’abstractio­n lyrique et l’abstractio­n géométriqu­e. L’abstractio­n lyrique comporte également plusieurs branches, dont l’une d’elle, l’expression­nisme abstrait, est qualifiée de peinture gestuelle. Un des grands représenta­nts de ce courant étant le peintre américain Jackson Pollock (19121956). Comme lui, Michel Folliot pose sa toile à plat par terre, pour favoriser une applicatio­n gestuelle de la peinture. « C’est une peinture très physique, surtout dans les grands formats. » « Je vis ma peinture dans

une espèce de force tellurique infernale. » Les toiles

carrées « aux couleurs tumul

tueuses » , visibles dans une des galeries du théâtre, sont inspirées par ses lectures de la Divine Comédie de Dante, poète, écrivain et homme politique florentin (1265-1321). « Avec tout une symbolique sur l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. »

Pour Michel Folliot, la peinture doit suggérer, comme la poésie. Une impression, une sensation

perçue par l’artiste. « Tous les chapitres sur l’Enfer dans la Divine Comédie sont suggé- rés. Même Dante et Virgile ! » Il a travaillé sur ce thème durant 3 ans, en lisant les philosophe­s des XIIIe et XIV siècles. « Cela pompe de l’énergie ! » lâchet- il. Voilà pourquoi le visiteur découvrira dans l’autre galerie du théâtre du Préau « une inspiratio­n plus zen, plus reposante, suggérant de grands espaces… »

Jusqu’au samedi 21 avril dans les galeries du théâtre du Préau, Centre dramatique régional, à Vire.

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