La Voix - Le Bocage

L’hommage de Drucker

Jeudi 15 février, Olivier Le Cornec est décédé à l’âge de 94 ans. Sa disparitio­n marque La Voix Le Bocage, le journal qu’il avait contribué à développer de 1959 à 1978. Son père Jean-Etienne Marcel Le Cornec en était le fondateur.

- I.I.

Il vivait à Granville depuis une vingtaine d’années, mais revenait régulièrem­ent dans la Capitale du Bocage. Et pour cause, les liens qui unissait l’histoire de Vire et du journal La Voix Le Bocage à la famille Le Cornec étaient forts.

Tout avait commencé après la Seconde guerre mondiale. Jean-Etienne Marcel Le Cornec qui a perdu son imprimerie, détruite par les bombes, relève les manches. Il trouve un nouveau local rue d’Aigneaux. Un simple rez-de-chaussée dans une bâtisse qui n’a plus de toit. Une histoire que les Virois connaissen­t bien et qui a été retracée à de multiples occasions dans le journal. L’imprimerie renaît donc et avec elle, apparaît La Voix Le Bocage.

Le premier numéro sera publié le 21 septembre 1944. JeanEtienn­e Marcel Le Cornec donne naissance à une simple feuille de format 28x42 cm, imprimée recto-verso. Dans ses réflexions, Jean-Etienne Marcel Le Cornec écrit alors : « Nous revivions… L’air est plus léger : le coeur oppressé si longtemps re- prend son rythme […] Notre détresse s’allège de toute notre espérance, de notre vie qui afflue en nous. Vire libre… Libre… Ecrire ce que l’on pense, dire ce que l’on conçoit : exprimer un avis sur des questions urgentes : aider autrui, parce qu’autre c’est soi-même » .

La publicatio­n est distribuée sur l’ensemble du Bocage, mais aussi à Aunay- sur- Odon et Condé-sur-Noireau. C’est ainsi que le titre et l’imprimerie vont se développer jusqu’en 1959, date à laquelle, le fondateur du journal décède.

Son fils aîné, Jean-François va reprendre en main la partie éditoriale du journal, tandis que son frère Olivier va s’occuper de la partie technique de l’imprimerie. Tout ceci se déroule sous la direction de leur mère, Irène Le Cornec.

En septembre dernier, Olivier Le Cornec avait fait le déplacemen­t à Vire pour fêter l’anniversai­re de l’imprimerie tenue aujourd’hui par Benoit Demortreux. Il évoquait alors les années qui avaient suivi le décès de son père : « J’avais une équipe solide que je pouvais laisser travailler à Vire, pendant que j’allais à Paris, chercher des clients. On faisait les moutons à cinq pattes » , se souvenait-il avec un grand sourire. « Tout ce que les autres imprimeurs ne voulaient pas faire, on le prenait. Parfois sur la route du retour, je m’inquiétais de la façon dont on allait pouvoir réaliser les commandes, mais on y arrivait toujours » .

L’histoire de la famille Le Cornec est également liée à celle d’un célèbre Virois. En effet, Michel Drucker côtoie Olivier Le Cornec et l’ensemble de la famille d’ailleurs (li ci-dessous). Une des trois filles d’Olivier Le Cornec va même se marier avec Jacques, l’un des deux frères de Michel Drucker. Ils donneront naissance à Léa Drucker. Une célèbre actrice française. Et Olivier Le Cornec sera évidemment en contact avec les forces vives du territoire représenté­es à l’époque par Olivier Stirn, qui fut élu maire de Vire avant d’être ministre.

Mais rien ne dure et en 1978, l’affaire familiale est revendue au groupe de presse Hersant. La Voix Le Bocage sera ensuite rachetée par le groupe Publihebdo­s le 1er octobre 2007.

De son côté, Olivier Le Cornec a refait sa vie au bord de la mer. Une véritable passion est née. Seul à bord de son voilier, il effectuait très régulièrem­ent la traversée entre Granville (où il résidait) et Chausey.

Les obsèques d’Olivier Le Cornec ont eu lieu mercredi 21 février en l’église Notre-Dame du Cap Lihou.

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Olivier Le Cornec et sa fille Martine (maman de Léa Drucker) et Michel Drucker en 2016 à Vire.

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