Le Bulletin de lArrondisement de Rouen
Rouen-Lyon, Corse : des liaisons parties pour durer ?
Depuis sa mise en activité, en septembre 2017, la ligne Rouen-Lyon a transporté plus de 3 500 personnes. Objectif pour la compagnie Hop ! Air France : améliorer le taux de remplissage. Précisions…
« Le potentiel est là. Nous sommes là pour l’accompagner et montrer que nous pouvons y apporter une réponse » a déclaré Hélène Abraham, directrice commerciale au sein de l’activité Hop ! Air France, à l’occasion d’un point presse pour évoquer le bilan de la ligne Rouen-Lyon, presque six mois après sa mise en place depuis l’aéroport Rouen Vallée de Seine. Un constat destiné à souligner que la compagnie est plutôt « satisfaite » de cette liaison vers Lyon qui va donc être renforcée, grâce à un nouvel appareil plus rapide, L’Embraer 145. Un renforcement qui concerne d’ailleurs également la ligne estivale vers Bastia en Corse, puisque « l’offre de sièges sera doublée » a annoncé la directrice, pour proposer plus de 2 000 sièges, avec un vol hebdomadaire, chaque samedi, du 30 juin au septembre 2018.
3 500 personnes transportées en un peu moins de six mois de Rouen à Lyon : même si économiquement parlant, la ligne est encore déficitaire pour la compagnie aérienne, avec un taux de remplissage encore insuffisant de 50 %, Hélène Abraham se veut optimiste. « On n’a pas encore atteint le point d’équilibre, mais ça va venir dans le temps. Cette ligne a trouvé sa clientèle, il nous reste encore à améliorer le remplissage : c’est notre objectif » affirme la directrice.
Vols d’affaire : deux tiers des clients
Pour l’heure, les deux tiers des clients sont issus du monde des affaires, le départ tôt le matin (6h30) étant peut-être moins propice à attirer les voyageurs « loisirs »… quoique ceci ne soit pas totalement une règle absolue selon les responsables de la compagnie aérienne. Il n’en reste pas moins que les déplacements pour affaires sont évidemment les plus fréquents sur cette ligne quotidienne. Hélène Abraham a d’ailleurs fait valoir que « l’aspect temps est déterminant pour un homme d’affaires. L’avion reste le moins cher et le plus rapide par rapport au train », a constaté la directrice, rappelant au passage que la SNCF est évidemment le principal concurrent des liaisons aériennes mais que la Normandie reste plutôt mal desservie, pour l’instant, en ce qui concerne le réseau ferroviaire.
Une grande capacité de croissance
Du côté de la CCI on évoque une étude régionale qui a récemment mis en évidence que les quatre aéroports normands ne répondent qu’à « 15 % des besoins » de la population. Et il apparaît que c’est l’aéroport de Rouen qui a la plus grande capacité de croissance. Reste que les voyageurs potentiels ont pris d’autres habitudes et ne connaissent peut-être pas encore bien les opportunités à partir de RouenBoos. C’est justement l’une des pistes que tous ont l’intention d’approfondir, pour trouver les solutions qui permettront de mieux faire connaître la plateforme. Et à la CCI, on n’oublie pas de rappeler que désormais, la Région Normandie porte une stratégie pour les quatre plateformes existantes. Au-delà de la clientèle d’affaire, majoritaire actuellement, tous sont en tout cas d’accord pour dire que les voyageurs loisirs peuvent aussi trouver satisfaction au départ de Rouen.
La question du givre…
Plus rapide et moins cher donc affirme la directrice, qui n’a pas éludé les questions portant sur les aléas survenus au début de l’hiver dernier, notamment lorsqu’il a été nécessaire de dérouter des passagers vers Caen, en raison du givre qui clouait les appareils au sol (Il y a quelques jours, ce sont d’ailleurs des clients de Caen qui ont été déroutés vers Rouen, a constaté Hélène Abraham). « La situation n’a duré que quatre jours et les dispositions ont été prises rapidement », a rappelé Hélène Abraham. Le personnel a ainsi été formé et ce problème de givre « ne peut plus arriver » a affirmé la directrice, rappelant que les aléas météorologiques ne sont pas spécifiques à l’aéroport de Rouen.
« On n’a pas encore atteint le point d’équilibre, mais ça viendra dans le temps »