« On ne veut pas urbaniser à tout prix »

Lundi midi, à quelques jours de la fin du délai légal des deux mois, Vincent Martin espérait encore échapper à un recours. Peine perdue. Un recours sera bien déposé par les riverains contre le permis de construire de la rue du Neubourg ratifié le 22 mai 2017. « Pourquoi une pétition a-t-elle surgi dans la dernière phase du projet ? » , s’interroge le maire délégué de Bourgtheroulde-Infreville.

L’élu rappelle que des réunions ont été organisées en début d’année, que le permis de construire est conforme au Plan local d’urbanisme de la commune, qu’il a été contrôlé par les services de la préfecture et que l’architecte des bâtiments de France a approuvé la hauteur des immeubles. Une hauteur de 12 m qui correspond au gabarit du Cheval noir dans la Grande Rue. « Le terrain de l’ex-Shopi est privé, il coûte plus de 750 000 €, la commune ne peut pas l’acheter et ce n’est pas elle qui fait la promotion, explique-t-il. C’est une vraie friche, le bâtiment est dégradé. Le risque, c’est que le propriétaire le referme purement et simplement, qu’on ne puisse plus l’utiliser et que cela reste une friche en plein milieu de Bourgtheroulde. »

Le devenir du site est essentiel dans la réflexion globale menée sur le réaménagement du centre-bourg, notamment en ce qui concerne le stationnement. Quant aux griefs des riverains contre l’urbanisme galopant dans la commune, Vincent Martin rétorque que le Grenelle de l’environnement préconise de densifier les centres-villes et que huit hectares de terrains constructibles ont été rendus en terres agricoles « pour limiter le développement de la commune » . « C’est la première fois que la Chambre d’agriculture voyait ça. On ne veut pas urbaniser à tout prix. »

Selon le maire délégué, les immeubles de la rue du Neubourg ont aussi pour objectif de permettre aux habitants âgés du lotissement des Marnières de quitter leurs pavillons tout en continuant de vivre à Bourgtheroulde. Et il assure que le Chemin de la Mésangère serait préservé dans le cadre du volet paysager de ce projet tant décrié.

A.B.