Les gens du voyage débarquent
Les gens du voyage ont tenu parole, ils ont bien quitté les terrains annexes du stade de Beaumont samedi dernier… pour s’installer à Barc.
Installés depuis le dimanche 9 juillet sur les terrains annexes du stade Magenta de Beaumontle-Roger sans avoir l’autorisation de la municipalité (Lire Le Courrier de l’Eure du mercredi 12 juillet) les gens du voyage avaient promis qu’ils seraient partis samedi 15 juillet à 13 h, afin de faire place nette pour les préparations du feu d’artifice qui était tiré le soir au même endroit. « Ils ont tenu parole. Ils sont même partis un peu avant, vers 10 h 30 le samedi matin. Et en laissant un terrain bien propre » , confie avec soulagement le maire de Beaumont, Jean-Pierre Le Roux. Du coup, les préparations du feu d’artifice ont pu se dérouler dans les meilleures conditions, et samedi soir les spectateurs étaient nombreux à venir assister au spectacle haut en couleur. « Les gens du voyage étaient même là, puisque leur représentant le Pasteur Charles Duvil est venu me dire bonjour » , sourit le 1er adjoint Jean-Claude Colin.
Solidarité entre Beaumont et Barc
Comme prévu, les gens du voyage ont donc repris la route le samedi matin. Mais pour une destination de très courte distance, puisque c’est à Barc, à seulement 3 km sur l’ancien terrain de football du stade municipal Charles Deschamps, qu’ils ont élu domicile. Mais cette fois, après avoir eu le feu vert de la municipalité : « Ce n’est pas de gaîté de coeur, il faut bien l’avouer. Mais je dirais que la solidarité entre Barc et Beaumont-le-Roger a joué » , avoue le maire Colette Drouin, en expliquant qu’il y a quelques semaines elle avait sollicité l’aide du maire Jean-Pierre Le Roux, en lui demandant de garder les gens du voyage à Beaumont, « Car nous avions notre foire à tout sur l’ancien terrain de football. Il avait accepté. Là, on savait qu’ils avaient leur feu d’artifice à tirer. On a donc rendu la pareille, en jouant à notre tour la carte de la solidarité » .
Sous certaines conditions
Mais ce n’est pas sans avoir pris quelques précautions au préalable, que Colette Drouin a accepté d’ouvrir elle-même la porte d’accès au terrain. « On a signé un protocole pour huit jours, où l’on a défini des conditions. Ils doivent repartir dimanche prochain 23 juillet entre 14 et 15 h, et on leur a demandé de payer l’électricité, et la benne à ordure que l’on loue pour les déchets » .
Des négociations que le responsable des gens du voyage, le Pasteur Charles Duvil, a acceptées. « Dans le cas contraire ils auraient certainement voulu passer en force comme à Beaumont, mais moi j’aurais demandé avant à Monsieur Bouvier (NDLR : entreprise de terrassement à Barc) de venir avec son tractopelle replacer en plein milieu de l’entrée un gros caillou de plus de 3 tonnes qu’il avait déplacé sur le côté pour l’organisation de notre foire à tout » .
3 h d’avance
Si l’arrivée des gens du voyage était prévue samedi à 14 h, c’est avec trois heures d’avance qu’ils ont débarqué à Barc. « Je suis donc venue leur ouvrir la porte à 11 h 30, car ça faisait une longue file d’attente sur la D32. Il y avait au moins 35 caravanes, la circulation commençait à être perturbée. Heureusement, il n’y a pas eu de soucis » , explique Colette Drouin, qui espère maintenant que le protocole sera bien respecté : « Il faut croire en l’être humain. En plus des pasteurs, j’y perdrais mon latin. Je serais là pour leur dire au revoir dimanche prochain » .