Le Courrier de l'Eure

Tour de France colombophi­le : PORTRAIT. c’est Yanis qui reçoit !

Yanis Sénécot, 11 ans, est l’un des plus jeunes colombophi­les de Normandie. Colombophi­le, c’est-à-dire qu’il élève des pigeons voyageurs. La semaine dernière, il a reçu l’avant-dernière étape du Tour de France colombophi­le.

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Ce jour-là, ce ne sont pas les pigeons de Yanis qui se sont envolés de son jardin, mais cinq pigeons venus de Monts, dans l’Oise. Yanis Sénécot a reçu l’avant-dernière étape du Tour de France colombophi­le. Un privilège dans le milieu ! Et pour cause, il n’est pas un colombophi­le comme les autres. À 11 ans, il est l’un des plus jeunes de la région.

De père en fils

« J’avais six ans quand j’ai commencé, se rappelle- t- il. Mon père m’a transmis sa passion. » Robert Sénécot a grandi dans le Nord, à Béthune, où la colombophi­lie est une véritable culture. « Quand Yanis était petit, un pigeon belge est rentré dans notre écurie. On l’a nourri et il a repris des forces, puis il est parti » , raconte le père. Le fils poursuit : « Je ne comprenais pas empêché Yanis d’assister au retour de son pigeon. « Il sautait partout dans le jardin ! Il était content ! » , raconte Robert Sénécot. À la fin de la saison, fin juillet, Yanis aura son classement, qui pourrait révéler une bonne surprise.

Championna­t du monde

Car les compétence­s de Yanis sont reconnues par les colombophi­les amateurs. Il a même été sélectionn­é par la Fédération nationale pour participer au championna­t du monde, au Portugal. Deux de ses pigeonneau­x y sont actuelleme­nt entraînés pour prendre part à la course, prévue le 2 septembre. Yanis représente­ra la Normandie.

En attendant, il prépare sa rentrée en 6e, qui va peut-être perturber ses habitudes avec ses pigeons. « Tous les jours, en rentrant de l’école, j’allais voir comment ils allaient. Après, je faisais mes devoirs, puis j’y retournais une heure pour les faire voler » , raconte-t-il. « Je suis un tout petit peu débordé ! »

Un sport de retraités

Les soins journalier­s demandent aussi beaucoup de travail. D’autant plus qu’à cette passion pour les pigeons, il faut ajouter celle pour les chevaux. Dans l’ensemble, il aime s’occuper des animaux. Mais Yanis a conscience de la chance qu’il a de pouvoir exercer sa passion. « Mes copains adoreraien­t avoir des pigeons aussi. Mais il faut vraiment aimer, et il faut de l’espace, pour avoir un grand pigeonnier. »

« C’est un sport de retraités ! » , rigolent les colombophi­les venus pour le lâcher de pigeons. Car, dans ce sport, ce sont les pigeons, les sportifs, par les retraités ! Mais surtout, ce sport attire de moins en moins de jeunes. « Ils s’intéressen­t de moins en moins à la nature » , déplorent les membres du club. Yanis est l’exception qui confirme la règle.

Solène Agnès-Lemarié

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