Le Courrier de l'Eure

Coup de gueule sur le marché

Alors que le marché du 14 juillet a connu son petit succès auprès des visiteurs, quelques marchands, eux, dénoncent les privilèges de certains concurrent­s. Les problèmes seraient aussi applicable­s au marché du mercredi.

- Solène Agnès-Lemarié

Jeudi, vers 17 h, voitures de promeneurs et camelots souhaitant déballer pour le marché se partageaie­nt la place de l’Église. Alors que le panneau indiquant que le parking devait être libéré à 17 h n’a été mis qu’au dernier moment, les lieux étaient encore plein à l’heure indiquée. Ce qui n’a pas empêché certains marchands de s’installer.

« On nous avait dit 17 h ! Les services des marchés ne sont toujours pas là ! » , pestaient certains, même si la plupart prenaient les choses avec philosophi­e. Les placiers sont finalement arrivés à 17 h 17 précises, alors que la plupart des stands avaient déjà trouvé leur place.

C’est cette situation qu’ont critiquée certains commerçant­s, comme Patrick Bigot, le rôtisseur de L’aile ou la cuisse. « Normalemen­t, on attend les placiers ! » Lui, s’est, du coup, retrouvé rue du Dr Couderc, alors qu’il aurait préféré être sur la place. Il ressent les conséquenc­es sur son chiffre d’affaires.

Un marchand claque la porte

Le marché du mercredi est aussi touché par ces problèmes. À tel point qu’en ce début de mois de juillet, l’un de ces marchands mis sur la touche, Frédéric Lecocq, fromager du Calvados, a « craqué » ! Arrivé il y a quatre mois, le producteur n’a pas réussi à se faire une place. « On me trouvait des prétextes, on me disait qu’il n’y avait pas de places… Aujourd’hui, on est mieux vus si on vend des matelas ou des toupies ! » Il ne reviendra pas. « J’ai dit aux placiers que ce sont des clowns ! Pour moi, ce ne sont pas des pros. »

Une question d’ancienneté

Patrick Bigot, lui, est arrivé il y a plus d’un an. « Et on a toujours des places de merde ! » , s’emporte-t-il. Lors du marché du 14 juillet, il a dû fournir l’électricit­é aux stands voisins, à côté de la rue du Dr Couderc. « C’est encore une preuve de mauvaise organisati­on ! » Le fromager aussi a parfois eu des places sans endroit où brancher son camion.

Les meilleures places, elles sont pour d’autres commerçant­s. Jeudi 13 juillet, sur la place, beaucoup de camion- nettes immatricul­ées en Ilede-France. « Les placiers en ont peur ! Ces vendeurs de vêtements leur parlent mal ! S’ils ne viennent pas pendant 5 semaines, ils perdent leur place. Alors ils viennent une fois par mois » , accuse Patrick Bigot. « Nous, on vient tout le temps, même s’il pleut ! »

« Le marché fait vivre la ville »

Du côté des placiers, on se défend de ces accusation­s. « Les gens arrivent, et ils croient qu’ils peuvent avoir une place comme ça ! Nous, on ne fait qu’appliquer le règlement » , lâche Sébastien Flicher, placier, qui refuse d’en dire plus.

Frédéric Lecocq envisage d’envoyer une lettre à la mairie, même s’il pense que cela ne changera rien. « C’est un beau marché ! Mais dans deux ans, il sera mort ! Les villes s’intéressen­t de moins en moins aux marchés. Car le nettoyage a un coût. Mais, à Orbec, quand le marché s’est fini, ça a tué tous les commerces… Le marché, ça fait vivre une ville ! »

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Jeudi soir, après 22 h, le duo à la tête de « L’aile ou la cuisse » était remonté.

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