En pleine nuit, la voiture s’encastre contre la maison
Un accident spectaculaire et insolite s’est produit dimanche 4 février sur la route départementale à Saint-Denis-des-Monts. Une voiture a fini sa course entre la rambarde et la maison d’un couple de retraités. Le maire alerte sur la vitesse des véhicules.
Au bord de la route départementale 438, jeudi 8 février, Rémy Morainville regarde passer les voitures et les camions. « Tiens, celui-là roule à plus de 50 km/h. » « Ah, celui-ci est prudent » . Le maire de Saint-Denis-des-Monts a l’oeil et l’oreille pour repérer la vitesse des automobilistes.
Dimanche 4 février, vers 2 h du matin, un conducteur a fait beaucoup de bruit. L’automobiliste, dans le sens Bourgtheroulde - Brionne, a perdu le contrôle de sa Renault Clio en entrant dans la commune. Il s’est retrouvé sur la bande piétonne pendant près de 80 m. « Il a roulé sur les petits arbustes au bord de la route, il a renversé des jardinières et a terminé sa course entre le parapet et la maison d’un couple de retraités » , raconte Rémy Morainville.
« Un drôle de réveil »
La maison de Jean et Suzanne Leblond en l’occurrence. La Clio s’est encastrée contre leur escalier, au point de le briser en deux morceaux. « Nous avons eu un drôle de réveil, confie Suzanne. Ça a fait un gros boum. J’ai dit à mon mari : ’’il y a encore un abruti qui vient de tomber dans la rambarde’’. » « Je venais d’aller aux toilettes, j’étais recouché depuis trente minutes, poursuit Jean, âgé de 88 ans. Quand j’ai entendu le bruit, j’ai ouvert la porte d’entrée, j’ai tiré le volet glissant et la voiture était juste devant ! »
Le couple a appelé les pompiers, arrivés rapidement sur les lieux, en compagnie de la gendarmerie. Heureusement, le conducteur n’était pas blessé. Selon nos informations, celuici n’était pas sous l’emprise de l’alcool ou de produits stupéfiants. Par contre, le retrait de son véhicule n’a pas été simple. « Il a fallu deux dépanneurs, relate Jean Leblond. Un premier a tiré la voiture, cela a dégagé ma porte. Le parebrise était cassé, les airbags se sont déclenchés. Et un deuxième camion est venu avec une grue pour lever la voiture et la faire passer audessus de la rambarde. Il y en a eu pour deux heures, je me suis recouché il était 4 h du matin, mais je n’ai pas réussi à me rendormir. »
Jean et Suzanne Leblond habitent depuis 58 ans au bord de la départementale. Ce n’est pas la première fois qu’un tel fait divers survient. « Il y en a eu deux en novembre 2010, se souvient la retraitée qui observe le passage des véhicules depuis sa fenêtre. Certains roulent comme des bombes, on n’a même pas le temps de les voir. » « Nous avons vu l’évolution du réseau routier, ajoute son mari. Depuis l’A28, de plus en plus de camions viennent du Neubourg et passent devant chez nous pour rejoindre l’autoroute. »
Ce passionné de voyages, grand conducteur dans le passé, aimerait que des dos-d’âne soient implantés aux deux extrémités du village pour faire ralentir les voitures. « C’est une route départementale, nous n’avons pas la main et avec le passage des convois exceptionnels, cette solution n’est pas possible » , regrette Rémy Morainville.
« Des problèmes de comportement »
En 2012, près de 400 000 € ont été investis pour aménager l’axe et réduire la vitesse, dont 90 000 € à la charge de la commune. La sécurisation de la RD438 était la priorité de l’équipe municipale. Une signalétique a été tracée au sol pour donner l’impression que la chaussée est rétrécie, un cheminement piétonnier a été créé sur 700 m, des arbres ont été plantés pour donner le sentiment d’entrer dans une agglomération. Des radars pédagogiques ont aussi été installés. « Ces aménagements ont amélioré les choses, signale Rémy Morainville. Nous essayons de sensibiliser les véhicules en transit, mais on ne peut pas faire plus. »
La route est abondamment fréquentée, notamment en début de journée et le soir vers 17 h. Si des automobilistes sont respectueux des 50 km /h réglementaires, d’autres y accordent toujours peu d’importance. « Chaque année, nous retrouvons une ou deux jardinières cassées par des gens qui roulent trop vite, souffle le maire. Il y a toujours un problème de comportement. »