Le Courrier de l'Eure

Une bagarre administra­tive

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Il devient de plus en plus difficile, pour les familles étrangères, de défendre leurs droits. « Les règles se sont durcies depuis quelques mois » , constatent d’emblée les militants associatif­s. « Et il y a de plus en plus d’OQTF (obligation de quitter le territoire français) ces derniers temps. »

« Ils sont jugés »

Passer par les services de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) est déjà une première épreuve, car les familles doivent prouver que leur intégrité physique est en danger dans leur pays d’origine. Il faut réunir des preuves. Marie-France Ordonnez, de RESF Louviers, est même écoeurée par le traitement subi par certaines familles. L’Ofpra les interroge sur leur vie dans leur pays d’origine, leur demande beaucoup de détails. « Ils sont jugés, ils leur tendent des pièges » , dit-elle.

La loi se durcit

Ajouté à cela, « la loi change sans arrêt pour les migrants » , assure MarieFranc­e Ordonnez (RESF Louviers). La loi est notamment en passe de raccourcir le délai d’appel après le rejet de la demande d’asile par l’Ofpra. Cela conduit actuelleme­nt à un mouvement de grève chez les agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), en charge d’instruire les appels.

Lorsque la demande d’asile est définitive­ment refusée, les familles étrangères doivent alors s’adresser à la préfecture pour leur demande de droit de séjour. Pour y arriver, il ne suffit pas toujours de surmonter la barrière de la langue. « Si les familles vont seules à la préfecture, c’est difficile. Les agents sont peu à l’écoute » , déplore Marie-France Ordonnez. Danièle Thuillier-Jugand (RESF Évreux) confirme : « Si les personnes s’expliquent mal, ça peut se traduire par un refus. »

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