Bataille autour des écoliers
Les élus d’Harcourt ont organisé une réunion en urgence pour réagir à la volonté de La Neuville-du-Bosc de scolariser les enfants au Neubourg. Et aussi pour rétablir quelques vérités.
C’était en fin d’année dernière. Le maire d’Harcourt a reçu un appel de la ville du Neubourg le prévenant que des tractations étaient en cours avec la commune de La Neuville-du-Bosc. Quel choc pour Alain Vannier d’apprendre de cette façon que son partenaire neuvillois envisageait de remettre en cause l’entente scolaire entre les deux villages. Et au début du mois de février, c’est en lisant la presse qu’il découvre l’organisation d’une réunion publique avec les parents d’élèves !
Un silence pesant
Depuis, « nous sommes encore sans informations de La Neuville, pas un mail, pas un courrier, pas même une rencontre » , regrette Alain Vannier. « Ce silence nous chagrine beaucoup, nous avions tissé quelques liens d’amitié » . Mais le conseil municipal d’Harcourt ne compte pas laisser partir les 68 enfants neuvillois sans se défendre.
Les élus ont donc, à leur tour, invité les parents vendredi 16 février, pour leur expliquer comment fonctionne le partenariat entre les deux communes depuis 1989. Et contrairement à la réunion organisée deux semaines auparavant, les élus harcourtois ont diffusé au public des chiffres et des documents officiels pour faire preuve de « transparence » , souligne Ber- nard Aubry, le premier adjoint.
La cantine
Notamment concernant les repas à la cantine, une des principales pierres d’achoppement. La Neuville-du-Bosc se plaint de prix trop onéreux décidés en catimini (voir notre édition du 7 février). Après avoir bénéficié de repas fournis par la maison de retraite, la commune d’Harcourt fait appel à un prestataire extérieur depuis 2016. Le prix demandé aux parents cette année est de 3,40 € et un complément de 1,83 € est facturé à La Neuville, qui a approuvé ces nouveaux tarifs par une délibération.
« Et dans nos prix, un certain nombre de charges ne sont pas prises en compte » , précise Bernard Aubry. Afin de donner satisfaction à son partenaire, le conseil municipal d’Harcourt a écrit à celui de La Neuville en septembre 2017 pour lui proposer que chacun gère la cantine. « Compte tenu des frais, ce n’était pas possible pour nous de baisser le prix, indique Bernard Aubry. Nous proposions donc deux tarifs. Et nous avons reçu une fin de non-recevoir du maire de La Neuville. Il s’est rendu compte de tout le travail que cela représente. »
Les travaux
Le 2 février, un élu neuvillois s’est emporté contre les 5 000 € réclamés pour la réfection d’un terrain de jeux. Vendredi soir, le public s’est rendu compte que la somme demandée était en réalité de 2 850 € !
Le conseil municipal de La Neuville craint également des dépenses importantes pour l’agrandissement de l’école, ce qui obligerait à augmenter les taux d’imposition pour financer le chantier. Du côté d’Harcourt, on rappelle que 107 000 € de travaux ont été faits entre 2010 et 2017 et qu’une septième classe a été ouverte à la rentrée dernière, ce qui a nécessité de transférer la bibliothèque dans un logement communal, privant la municipalité de 5 000 € de loyer annuel.
L’extension de l’école a bien été évoquée au mois de novembre 2017, « mais nous n’avons fait qu’effleurer le sujet d’une construction » , précise Alain Vannier. « Il n’y a aucun projet chiffré à l’heure actuelle. Et il n’y aura jamais à la fois construction d’une classe et d’une nouvelle cantine, ce serait l’un ou l’autre » , ajoute Bernard Aubry.
« Dites oui à Harcourt »
Le maire et son premier adjoint souhaitent que le dialogue reprenne entre les deux communes. Leur main tendue serat-elle saisie ? Luc Maupas, élu de La Neuville, présent vendredi soir, confie qu’une rencontre est prévue dans les deux prochaines semaines avec Bernard Forcher.
D’ici-là, Alain Vannier invite les parents d’élèves à donner leur avis. Et à se prononcer en faveur de son école pour la rentrée prochaine : « Allez voter et dites oui à Harcourt ! »