Le Courrier de l'Eure

Les fermetures de classes divisent sénateurs LR et députés En Marche

Si elle satisfait l’inspecteur d’académie, la nouvelle carte scolaire et la fermeture annoncée de 54 classes à la rentrée prochaine divise les sénateurs LR et les députés LREM de l’Eure.

- Ch.G.

63 fermetures, 41 ouvertures. Arrêtée le 15 février dernier, à l’issue du Conseil Départemen­tal de l’Éducation Nationale, la carte scolaire pour la rentrée 2018 « s’inscrit dans un contexte favorable » , estime Laurent Le Mercier. L’inspecteur d’académie en veut pour preuve la baisse démographi­que de 688 élèves, soit 30 structures classes, et de la dotation départemen­tale de

5 postes. « Ainsi, proportion­nellement à la diminution des effectifs, notre dotation se voit augmentée ce qui permet des conditions d’encadremen­t optimales » , dit-il. « Ces moyens nous permettent de répondre aux engagement­s du ministre pour construire une école de la confiance, faire valoir les valeurs de la République, les excellence­s et la bienveilla­nce et ainsi garantir à chaque élève la maîtrise des savoirs fondamenta­ux : lire, écrire, compter » .

On sacrifie un pan

entier du territoire

Si les moyens sont là - ils permettron­t selon le présentant de l’Éducation Nationale de maintenir un taux d’encadremen­t favorable (22,3 élèves par classe en moyenne), de réduire les inégalités sociales et territoria­les et renforcer la brigade de remplaceme­nt -, les sénateurs LR (Les Républicai­ns) ne sont pas de cet avis.

Dans un communiqué commun, Nicole Duranton, Ladislas Poniatowsk­i et Alexandre Rassaërt ( secrétaire départemen­tal LR) dénoncent d’une seule voix « la politique gouverneme­ntale qui consiste à concentrer les moyens sur les zones urbaines via les réseaux d’éducation prioritair­e (REP) au détriment des zones rurales, grandes oubliées de la République depuis de nombreuses années » . Opposés aux fermetures annoncées dans l’Eure, « départemen­t à forte identité rurale » , les sénateurs estiment que « ces décisions risquent d’aggraver les fractures territoria­les qui rongent déjà notre pays en niant totalement les difficulté­s réelles rencontrée­s dans nos campagnes » . « Rien ne peut justifier une décision qui sacrifie un pan entier du territoire au profit d’un autre » ajoutent encore Nicole Duranton, Ladislas Poniatowsk­i et Alexandre Rassaërt.

Les Marcheurs à la rescousse

Rien ne peut le justifier, sauf les cinq députés de La République en Marche du Départemen­t et leur référent départemen­tal (*) qui, calculette en main, constatent qu’avec 688 élèves en moins à la rentrée 2018, « le contexte démographi­que du départemen­t aurait dû mécaniquem­ent conduire à la suppressio­n d’au moins 30 classes » . « Cette logique purement comptable, trop souvent employée par le passé, ne permet pas de répondre aux défis de nos territoire­s. La rentrée 2018 reflétera une tout autre ambition pour notre départemen­t : l’Eure bénéficier­a ainsi d’une augmentati­on du nombre d’enseignant­s et d’une aug-

mentation nette du nombre de classes ouvertes (80 ouver

tures pour 75 fermetures) » . Ils n’ont pas les mêmes chiffres que les sénateurs LR, mais, avec les mêmes arguments que Laurent Le Mercier, les cinq parlementa­ires sont convaincus que les moyens mis en oeuvre permettron­t d’améliorer les conditions d’accueil et d’accompagne­ment des enfants et l’apprentiss­age des fondamenta­ux.

« Voilà les priorités que nous défendons avec nos députés auprès des élus locaux et des citoyens du départemen­t : loin des postures et avec déterminat­ion, nous agissons ! »

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À l’école Paul-Vezain d’Aulnay-sur-Iton, les parents d’élèves s’inquiètent des conditions d’accueil pour la prochaine rentrée. Ils sont soutenus par les deux sénateurs LR de l’Eure.

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