Prison avec sursis pour le conducteur de la camionnette
L’auteur de l’accident ayant causé le décès d’un homme de 41 ans, circulant à moto, a été jugé fin septembre.
En comparution à l’audience correctionnelle du 26 septembre, ce conducteur d’une camionnette, âgé de 48 ans, a endeuillé une famille de SaintPierre-d’Autils, le 27 juillet 2022.
Didier P. se trouvait en fin de traitement d’antidépresseurs et c’était sa route habituelle, tout comme Mathieu (41 ans), le pilote de la moto venant en sens contraire, le soleil dans le dos. Il avait repris l’itinéraire pour aller travailler.
Rien qu’un manque de vigilance
Alors que Didier allait tourner à gauche, le passager de la camionnette avertit trop tard son collègue, car le motard sortait d’une courbe, sur la route de bordures forestières. « Il devait rouler vite », aurait dit un gendarme de l’enquête qui suivit le décès de Mathieu. Mais, le conducteur en faute reconnaît avoir coupé sa trajectoire et avance une explication plausible. Hormis son pare-brise fêlé et un peu sale, la cause de l’accident pourrait être due à sa mauvaise vue corrigée, tout récemment, par une prothèse d’un oeil.
Le permis de conduire a été suspendu pendant un an, mais le conducteur était en possession de tous ses moyens : pas d’alcool, pas de drogue ni l’effet d’un médicament qu’il prenait pour « se calmer ». Actuellement, le chef de chantier se fait toujours accompagner par des collègues dans l’attente d’obtenir son permis. Il ne sait, très ému, que présenter des excuses aux parents et à la compagne de la victime. « J’étais en retard. Sinon, rien ne serait arrivé… », pleure le prévenu.
Me Kamel Bacha plaide pour ces trois victimes présentes pour dire l’immense peine survenue après huit ans de couple et pour un fils unique aux très nombreux amis.
Pour ces parties civiles, le tribunal se prononcera le 28 avril 2024, sur les dédommagements.
Le procureur Théo Touzeau accuse d’emblée le manque de vigilance et… la méconnaissance du Code de la route. Le magistrat conçoit que la condamnation de ce jour ne réparera pas l’intense désarroi de cette famille de victimes. Mais, dit-il, il faut éviter la réitération de tels faits. Il précise qu’il n’y a aucun antécédent judiciaire à reprocher au prévenu et demande une courte peine de prison avec sursis ainsi que l’annulation du permis de conduire prolongée d’un mois, seulement.
Peine conforme au réquisitoire
Rien à reprocher sur l’état du véhicule ou de son conducteur, reprend l’avocat de Didier, hormis « une imprudence à sanctionner modérément et sur ce seul reproche ». Me Geoffroy Dezellus insiste pour que son client retrouve son permis, au plus vite, afin de ne plus avoir ces difficultés pour son travail et son équipe.
La peine prononcée sera conforme au réquisitoire : quatre mois de prison avec sursis et cette courte rallonge (un mois) du délai d’obtention du nouveau permis.