L’Eure présente son plan autonomie
Fruit des échanges ayant eu lieu au cours des Assises de la solidarité, le plan grand âge et autonomie des conseillers départementaux a été présenté en session plénière vendredi 20 octobre.
À l’entame de la session plénière du 20 octobre, les conseillers départementaux ont pris le temps d’exprimer leur effroi quant à la situation internationale et pour rendre hommage, à l’unisson, aux victimes du terrorisme et de la barbarie. « Je tiens à souligner avec fierté qu’au sein de notre assemblée départementale, tous les élus, quel que soit leur parti politique, partagent cet amour inconditionnel de la République et ce refus de la compromission. Ici, dans cette enceinte, aucun élu ne tremble, ni dans les actes ni dans les mots, lorsqu’il s’agit de s’opposer aux ennemis de la République», a souligné le président Alexandre Rassaërt avant la minute de silence.
Les élus se sont ensuite attaqués à l’un des gros dossiers du jour. Anne Terlez, vice-présidente en charge de la Santé, de la lutte contre la pauvreté, des personnes âgées et du handicap, a pu présenter la politique du Département sur la question du grand âge et de l’autonomie. Un plan issu des Assises de la solidarité. « Nous sommes dans un département qui n’échappe pas au vieillissement de sa population, commente l’élue. Les Assises nous ont permis d’en faire le diagnostic. » 154 920 Eurois ont plus de 60 ans, et ils seront près de 190 000 en 2030. 36 % des personnes âgées sont dépendantes, et cette proportion devrait grimper de 24 % de 2019 à 2030. Du côté du handicap, 44 799 demandes ont été déposées à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
« Le conseil départemental ne part pas d’une feuille blanche : nous avons des bases solides. Notre feuille de route doit évoluer au fur et à mesure des années », pointe Anne Terlez. Ainsi, le Département a défini plusieurs priorités : le maintien à domicile, le répit pour les aidants, la lutte contre l’isolement, l’attractivité des métiers, ainsi que la fluidification des parcours et l’élargissement de l’offre d’accueil.
Moderniser les Ehpad
85 % des Eurois souhaitent vieillir chez eux : une envie qui peut être freinée par le manque de professionnels dans le secteur de l’aide à domicile. Le conseil prévoit de créer une académie des métiers de l’accompagnement.
Pour soutenir les aidants et rompre l’isolement, plusieurs actions sont au programme : le relayage ou le baluchonnage (un professionnel vient remplacer l’aidant un temps pour qu’il puisse se reposer), la création de places de répit au bénéfice des aidants, des espaces pour les accompagner dans leur recherche d’information et dans la prévention de l’épuisement psychologique…
Le maintien à domicile n’étant pas toujours possible, le conseil se penche également sur l’amélioration de ses établissements d’accueil, avec « des Ehpad comme chez soi ». Huit d’entre eux vont être modernisés (1 326 places sont concernées). « Nous souhaitons construire l’Ehpad du futur, ouvert vers l’extérieur, avec des surfaces privatives augmentées, des chambres d’une personne. Ces Ehpad seront connectés. Le Covid nous en a montré l’importance », constate la vice-présidente en charge de la Santé.
Sur les questions d’autonomie, le Département souhaite voir un guichet unique pour simplifier les démarches des personnes âgées, handicapées et de leurs proches aidants.
Le sujet faisant consensus, le plan a été adopté à l’unanimité. Les élus des minorités ont simplement fait part de quelques remarques. Arnaud Levitre a, notamment, plaidé pour les aides à domicile qui, malgré une augmentation substantielle de salaire, travaillent toujours sur douze heures d’amplitude pour 700 à 800 € par mois. « N’y a-til pas un moyen de les salarier, pour leur offrir une régularité ?» Janick Léger regrette que, « malgré les efforts des services, le délai pour l’obtention de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) reste très long » et déplore l’absence de médecin scolaire dans l’Eure, rendant complexe la signature d’un Projet d’accueil individualisé (PAI) pour les élèves ayant besoin d’un accompagnement.
Cyrill Roy Eure Infos / La Dépêche