Le Courrier de l'Eure

Il y aura désormais des sanctions

- • C. R • C. R

Le revenu de solidarité active (RSA) sous condition est en test dans plusieurs départemen­ts français, dont l’Eure, depuis six mois. Dans les cantons de Pont-de-l’Arche, Louviers, Valde-Reuil, Romilly-sur-Andelle et Gisors, les allocatair­es doivent exercer une activité de 15 à 20 heures par semaine pour le toucher.

À l’heure du premier bilan d’étape, le conseil départemen­tal a décidé de passer à l’étape supérieure en actant des sanctions. «Depuis six mois, le nombre de bénéficiai­res est stable. Le taux d’absentéism­e reste à 50 %. Nous proposons de suspendre le versement du RSA pour non-présentati­on au rendez-vous, explique Stéphanie Auger, vice-présidente en charge de l’Emploi et de l’insertion. Le RSA n’est pas une fin en soi, on ne peut pas se satisfaire que des personnes, aujourd’hui, vivent dans la pauvreté. » La suspension du revenu interviend­ra après deux convocatio­ns non honorées et non excusées (avec une tolérance en cas de force majeure, comme une hospitalis­ation). Le versement fera son retour quand l’allocatair­e reviendra sur la plateforme.

«C’est pour leur bien»

Les élus ayant déjà longuement débattu du RSA sous condition lors des précédente­s sessions plénières, la discussion est restée apaisée ce vendredi. « On a tous à coeur la dimension sociale et de faire sortir les gens de la précarité, insiste Arnaud Levitre. Il y a aussi la question du modèle que l’on veut mettre en place. Il aurait fallu faire un état des lieux de la situation. » Le conseiller de la minorité et maire PCF d’Alizay s’interroge sur le mode d’envoi des relances, s’inquiétant de la précarité numérique et sur les modalités de contestati­on.

Janick Léger (groupe socialiste) a fait part d’une « vraie inquiétude sur la réactivité de la Caisse d’allocation­s familiales et sa capacité à suspendre et à remettre [le versement] sur simple ordre. » Et de souligner : « Parmi les demandeurs, il y a des gens qu’il faut prendre par la main et accompagne­r pas à pas. Il y a ceux qui profitent, mais il y a aussi des gens pour lesquels il faut faire une pédagogie au quotidien. »

« Ce n’est jamais satisfaisa­nt d’en arriver à une sanction. Il faut l’adhésion, mais quand elle n’est plus possible, il faut une sanction. C’est pour leur bien », défend la vice-présidente Diane Leseigneur.

La propositio­n a été adoptée par 39 voix pour et 7 contre.

L’heure est aux investisse­ments dans les collèges publics de l’Eure. Pour 2024, le Départemen­t augmente substantie­llement la dotation de fonctionne­ment des 55 établissem­ents. Elle sera de 8,37 millions d’euros contre 6,83 millions d’euros en 2023. Soit une augmentati­on de 22,5 %, principale­ment pour financer la viabilisat­ion, les dépenses d’entretien, les contrats obligatoir­es et la pratique sportive.

L’enveloppe du fonds de soutien à la politique éducative augmente également, passant de 446 000 € à 750 000 € pour 2024. «Il y a de l’éducatif, des sorties pédagogiqu­es… On fait plus envers nos collégiens », insiste Florence Gauthier, vice-présidente en charge de l’Éducation, des collèges et de la jeunesse. Un fonds auquel s’ajoute le Class’Eure numérique (un kit de casques de réalité virtuelle, tablettes, baladodiff­useurs, webradio et système de vidéoproje­ction), les livres offerts aux collégiens et la prise en charge d’une grande partie des repas.

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