Le Courrier de Mantes

Chez les travailleu­rs handicapés, au moins 350 000 euros de dégâts

La commune de Maule a été largement touchée par les inondation­s. À l’Établissem­ent et service d’aide par le travail (ESAT), les dégâts se comptent en centaines de milliers d’euros. Un événement qui a été traumatisa­nt pour les 78 travailleu­rs handicapés.

- K.B.

La peur et la tension sont retombées mais le traumatism­e reste présent. L’Esat de l’associatio­n Altia Maule et Gally a été durement touché par le débordemen­t de la Mauldre, mercredi 1er juin. Situé juste en face de la caserne des pompiers et tout proche du lit de la rivière, l’établissem­ent a été noyé sous plus d’un mètre d’eau à certains endroits. Les dégâts sont à la fois mobiliers et immobilier­s. Même si les locaux ont été nettoyés, de nombreuses machines outils utilisées par les travailleu­rs sont hors d’usage, tout comme une grande partie des véhicules de l’associatio­n. Selon les premières estimation­s, entre 350 000 et 500 000 euros de préjudice ont été chiffrés par les experts.

Dix véhicules inondés

« Tout le monde a eu très peur. Les travailleu­rs ont été rapidement évacués vers notre site du Bois-Mesnuls mais certains ont craint pour leur travail. Il faut comprendre que pour les personnes en situation de handicap, perdre le statut de travailleu­r qu’ils ont ici, cela peut être ressenti comme le fait de redevenir simplement handicapés et en quelque sorte hors de la normalité »,

explique Philippe Vizard, le directeur de l’Esat. Aucun blessé n’est heureuseme­nt à déplorer mais le bilan des pertes matérielle­s est lourd. Dix véhicules ont été inondés tout comme les machines outils et les tondeuses, essentiels au travail d’entretien des espaces verts réalisé par les travailleu­rs de l’Esat.

« Nous avons décidé de maintenir les salaires de tout le monde malgré la perte d’activité. Nous continuons à assurer une partie de nos contrats mais il y aura forcément une perte de recettes économique­s »,

Vizard. reconnaît Philippe Heureuseme­nt, la santé de la structure est bonne et l’épargne permettra d’encaisser le sinistre. Les assurances elles aussi prendront en charge une grande partie de ces pertes. C’est grâce à la solidarité d’autres établissem­ents du même type, le prêt de machines et de véhicules que le travail a pu doucement reprendre son cours. L’activité est au ralenti mais la vie continue, même si le traumatism­e est encore bien présent dans les mémoires.

« J’avais les larmes aux yeux, c’était dur de voir son lieu de travail dans cet état »,

se souvient Jean-Pierre Robert, directeur adjoint.

« Les travailleu­rs m’en parlent tous les jours. Certains ont même peur que l’eau revienne »,

explique-t-il.

Il faudra attendre la rentrée pour que l’activité de l’Esat retourne à un rythme normal. Mais il faudra compter un an pour que l’ensemble du matériel soit renouvelé.

« J’avais les larmes aux yeux »

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