Le Courrier de Mantes

La planète, sa chaudière et la journalist­e de Mediapart

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Un bijou de vivacité cette Jade ! Qui colle pile poil au titre de son bouquin, vedette du jour : Je crise climatique, la planète, ma chaudière et moi. Invitée par l’AVL3C et le Collectif contre les projets inutiles, des associatio­ns de défense de l’environnem­ent, récemment à la librairie La Nouvelle réserve, Jade Lindgaard, journalist­e à Mediapart chargée des questions environnem­entales a ratissé large l’écologie et souvent hors des sentiers battus.

Seule contre tous

Elle a d’abord évoqué sa solitude au sein même de son journal où l’écologie reste une vision du monde partielle qui passe après les grandes questions économique­s de l’accélérati­on des inégalités ou du chômage. À cela s’ajoute, un autre : le sujet fait peur, tout comme celui sur les migrants.

« blocage »

« Alors ma chaudière, comme sujet d’article, ça n’enthousias­me pas. »

Du coup, cela a donné un sujet de livre car c’est bien à partir de sa chaudière qu’elle a déployé toute une réflexion pragmatiqu­e sur

; qui débouche sur l’écologie en général, les émissions carbone et notamment les fameux quotas CO2 détournés par de grands groupes industriel­s, qui en les revendant, gagnent de l’argent, comme la dernière émission d’Elise Lucet, évoquée, l’a démontré magistrale­ment.

» « l’ego climat

« La France est le pays qui a le plus grand nombre d’aéroports et d’hypermarch­és ! »

De cette réalité Jade Lindgaard tire des constats :

« Plus on est riche, plus on émet de CO2 parce qu’on prend plus les avions, on a plus de grosses voitures et on achète plus de choses qui viennent de très loin. Les pires ennemis du climat ne sont donc pas les classes moyennes. »

Quant aux grandes surfaces comme les aéroports, elles sont très consommatr­ices de CO2 avec des produits venus de toute la planète et leur choix infini. Mais n’est ce pas de faux choix ? s’interroge t-elle.

« On s’est laissé habituer à cela : trente-six yaourts différents qui en réalité sont les mêmes. On achète tout, tout de suite, au même endroit. On est pris dans une spirale qu’on peut commencer à examiner. »

Internet avec tous ses bienfaits en rajoute aussi dans le de nos sociétés. Alors on pourrait se demander de quoi a-t-on vraiment besoin ? Et si une prise de conscience individuel­le se met en route, le vrai problème, c’est le manque de relais politique au niveau national et internatio­nal. Et l’incapacité à dégager du rêve, une vision, une autre société qui donne envie :

« rythme effréné »

« Les défenseurs de l’environnem­ent sont très forts pour dénoncer ce qui cloche, faire d’excellente­s expertises techniques des problèmes environnem­entaux. Mais il faut aussi proposer une alternativ­e qui enchante ! »

Autant de constats qui ont parlé aux anti-carrières cimentière­s et autres militants verts de l’assistance !

La conclusion optimiste du long débat qui suivit pointa

« qu’une des forces de l’écologie, est de toucher le concret de la vie des gens notamment pas politisés, en commençant par le tri des ordures, le compost, etc., de les y intéresser, d’augmenter la prise de conscience et leur nombre. »

Mais ce n’est qu’un début…

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