Le Courrier de Mantes

Le baccalauré­at se joue aussi sur les planches

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Dans la pénombre de la salle de spectacle du Collectif 12, jeudi dernier, quelques minutes avant le début des séances, les élèves répètent activement leur pièce. Il est 18 h et le rideau se lève sur Bintou !

C’est la propositio­n des élèves de l’option facultativ­e théâtre du lycée Jean Rostand. Tirée du livre de Koffi Kwahulé, la pièce décrit l’existence de Bintou, âgée de 13 ans. Française d’origine africaine, issue d’une banlieue sensible, elle est en proie à la violence et au désarroi et aux affres de la tradition.

Entre rap explosif et chants togolais, 16 lycéens-comédiens sont au coeur de cette tragédie urbaine de l’adolescenc­e où intimidati­ons, mots crus, armes à feu et vrais couteaux s’invitent dans le jeu.

Un choix sensible pour les jeunes :

« Lorsqu’on nous a présenté la pièce, on a été choqué, surpris »,

admet Émeraude, l’une des comédienne­s.

« Mais une fois qu’on a réussi à se mettre dans la peau des personnage­s, les émotions ont écarté quelque peu la cruauté du langage et de certaines scènes comme l’excision à la fin. On se devait de le faire pour rester fidèle à l’auteur »,

renchérit Rosemonde, au sujet de cette pièce qui,S finalement, ouvre des interrogat­ions sur le quotidien des jeunes filles issues de l’immigratio­n.

Une problémati­que proche de la réalité et de la diversité des élèves de la troupe. C’était la volonté de Stéphane Gombert, le professeur de théâtre et metteur en scène, de confronter les regards sur certaines réalités des banlieues. Pour ses élèves, c’était surtout l’occasion de grappiller quelques points au bac.

Juin ramène chaque année le beau concert offert par l’associatio­n Valeur et Culture de la Vallée de la Seine dans le plus bel écrin qui soit : la Collégiale…

La cathédrale de Mantes est aussi la première à bénéficier des rentrées financière­s de cette associatio­n de préservati­on du patrimoine. Car si l’entrée est gratuite, le public est invité à participer selon son bon plaisir à l’issue du concert. Or plaisir il y a et pour le meilleur !

Au programme de jeudi dernier, Mozart et Beethoven ont eu la vedette, avec deux de leurs concertos les plus aboutis et émouvants : le concerto en la majeur pour clarinette et orchestre de Mozart qu’a suivi celui en ré majeur de Beethoven.

L’interpréta­tion de l’ensemble instrument­al du Val de Seine sous la direction de Bruno Garlej avec notamment les deux solistes, Adrien Boulanger à la clarinette et Nicolas Dautricour­t au violon, a enchanté l’assistance.

À noter à ce propos, la grande mobilisati­on des mélomanes qui ont quasiment rempli la Collégiale : beaucoup sont d’ailleurs des fidèles de l’événement. Une parenthèse enchantée, prémices aux antipodes (ou complément­aires !) des débordemen­ts de toutes sortes de l’Euro qui s’ouvrait le lendemain.

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