Le café laïque s’essouffle-t-il ?
« Le laïcisme est-il le combat des seuls incroyants ? »
Le thème proposé samedi dernier était-t-il moins fédérateur ou, tout simplement, à force, la laïcité y a-t-elle été déclinée dans tous ses cas ?
Toujours est-il que le dernier café laïque de l’année n’a pas mobilisé grand monde. cela n’a pourtant rien enlevé à la vigueur des débats après que le présentateur l’a reformulé plus clairement en
« chasse gardée des incroyants »,
précisant le terme « laïcisme » comme
« forme radicale de la laïcité ». « Comment peut-on être à l’extrême de ce qu’on n’est pas ? Le Pen est d’extrême droite, Arlette Laguillier d’extrême gauche. Mais dire par analogie que Bayrou est d’extrême centre n’a pas plus de sens qu’un humaniste inhumain ou un tolérant fanatique »,
a d’abord pointé ce participant.
Et de rappeler que la laïcité institutionnalisée par la loi de 1905 de « séparation de l’église et de l’État » assure un cadre juridique pour la liberté de conscience des citoyens : ainsi les incroyants, athées, librespenseurs comme les croyants de religion minoritaires en sont-ils les premiers bénéficiaires. Et d’aboutir au constat paradoxal qu’au contraire, ce sont les croyants majoritaires (catholiques en France) qui ont le plus d’intérêt à la combattre. À noter la remarque judicieuse d’un des participants :
« Moi, je suis agnostique, c’est-àdire que je ne sais pas si Dieu existe. Les croyants affirment qu’il existe, mais quand les incroyants disent qu’il n’existe pas, c’est encore une croyance. »
Une pirouette très maline pour se quitter jusqu’au à la reprise, le premier samedi d’octobre. Avec peut-être un renouvellement de la formule ?