Le Courrier de Mantes

Hals, peintre maudit

- « La vie et l’oeuvre des grands peintres » revient à la salle municipale le 13 octobre avec un focus sur Vélasquez.

Van Dyck, le riche, le peintre de toutes les cours d’Europe, et Frans Hals, le pauvre, qui n’a jamais quitté les Pays-Bas. Ces deux immenses portraitis­tes étaient à l’honneur lors de la dernière conférence de la saison de l’Université Corot donnée par Maurice Martin à la salle municipale. Tandis que les tableaux défilent sur l’écran, les commentair­es précis et avisés se sont succédé.

Avec Van Dyck, élève de Rubens et

« sûrement meilleur portraitis­te de tous les temps »,

et Frans Hals, peintre des bourgeois et des gueux des tavernes d’Haarlem, c’est une formidable intrusion dans deux mondes qui est proposée ! Si le nom de ce dernier ne dit pas grand-chose au grand public, l’un de ses portraits, en revanche, est célèbre. Il s’agit de celui de Descartes lors du long séjour du philosophe en Hollande, reproduit dans tous les livres. Dans sa petite villa, le peintre répond aux commandes des bourgeois pour des portraits collectifs de famille ou de corporatio­ns avec une exigence imposée : que ce soit ressemblan­t ! Et il y excelle. Ces trognes nous happent par leur vie et leur expression si émouvante. L’artiste, père de dix enfants, finira dans la misère,

« avec une allocation municipale d’une charrette de tourbe pour se chauffer »,

raconte Maurice Martin. Redécouver­t par Manet et les impression­nistes, un musée lui est aujourd’hui consacré à Haarlem.

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