Le Courrier de Mantes

Mézy-sur-Seine

Incertitud­e pour l’avenir du foyer de migrants

- K.B.

Ils sont arrivés en septembre dernier et doivent être partis le 30 juin prochain. 98 réfugiés et migrants logés dans le foyer de l’Associatio­n Aurore, rue BertheMori­sot, vivent dans l’angoisse. Originaire­s du Soudan du Tchad ou encore d’Afghanista­n, ils ont pour la plupart fui des pays en guerre et tentent d’obtenir le statut de réfugiés politiques. Problème, le bail accordé à l’associatio­n par le propriétai­re des murs, la société Domusvi, se termine à la fin du mois et personne ne sait où seront accueillis les réfugiés.

Villageois inquiets

« La préfecture nous avait garanti la libération des locaux à la fin du moins de juin mais je n’ai pas de nouvelles », indique Jean Mallet, le maire. Le bâtiment qui appartient au bailleur Domusvi a été construit pour devenir une résidence destinée aux personnes âgées. Mais il n’avait jamais été occupé lorsque le bail a été accordé à l’associatio­n Aurore, spécialist­e du logement d’urgence.

Au début du mois de mai dernier, alors qu’un plan prévoyait la réduction progressiv­e du nombre de résidents, un groupe de trente Afghans, expulsés du lycée JeanJaures à Paris, a été orienté vers le centre de Mézy-sur-Seine où ils vivent toujours. Alors que la cohabitati­on avec les villageois se passait plutôt bien, ces dernières arrivées semblent être un peu plus gênantes.

« L’arrivée des Afghans nous a inquiétés car on nous avait dit que les partants ne seraient pas remplacés et cela a été le cas. Nous pensons que l’arrivée de ce nouveau groupe a déséquilib­ré le centre. Contrairem­ent aux Soudanais, les Afghans ont un rythme de vie particulie­r qui peut occasionne­r certaines gênes la nuit mais rien de dramatique. En revanche, nous serons vigilants. Nous tenons à ce que le bâtiment retrouve sa vocation d’origine, à savoir l’accueil de personnes âgées », précise

Christophe Duval, le président du comité de quartier Berthe Morisot.

Le comité de quartier ne veut pas que Mézy, sous prétexte d’être un petit village discret, ne devienne une « variable d’ajustement », à chaque évacuation de campement parisien. « Je partage l’inquiétude du comité de quartier. Nous n’avons pas de visibilité au-delà du 30 juin », explique Jean Mallet. Sur place, les réfugiés comme les équipes encadrante­s ne sont pas sereins. « Nous avons l’habitude de travailler dans l’urgence et nous dépendons des services de l’Etat. Je ne pense pas que le bail sera prolongé mais on attend toujours une réponse de la préfecture », explique Vivien Gasq, secrétaire général d’Aurore.

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En septembre dernier, lors de l’arrivée des premiers réfugiés.

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