En voulait-il au commandant Salvaing ?
Immédiatement, l’enquête s’est orientée vers la piste terroriste. Les éléments retrouvés sur les lieux et la vidéo que le tueur a tournée sur place n’ont pas laissé de doute sur le profil de Larossi Abballa.
Les enquêteurs ont vite acquis la conviction qu’Abballa n’avait pas choisi sa victime au hasard, qu’il l’avait « ciblée ».
Selon Georges Brenier, journaliste spécialiste police à la rédaction de TF1, les policiers ont la preuve que Larossi Abballa avait suivi le commandant Salvaing. L’étude des téléphones portables des deux hommes montre qu’ils ont été géolocalisés à des endroits identiques et aux mêmes moments. Et ce depuis le samedi 11 juin, soit trois jours avant que l’assassin ne passe à l’acte. Sans le savoir, le commandant Salvaing était épié. Ce qui renforce, bien sûr, la thèse de la préméditation.
D’autre part, le scénario macabre d’Abballa semble se préciser. Il aurait tué Jessica Schneider avant de s’attaquer à son compagnon.
Reste à savoir les raisons qui l’ont poussé à s’en prendre à ce couple de policiers. Larossi Abballa aurait prononcé la phrase suivante lors des brefs échanges avec les négociateurs du RAID avant que l’assaut ne soit donné :
« Il était venu chez moi, maintenant c’est moi qui viens chez lui. »
On sait que Larrosi Abballa avait eu un parcours de petit délinquant avant de se radicaliser. Dans ce cadre, sa route a-t-elle croisé celle du policier ? Aucune information précise n’a été fournie à ce sujet.
D’autre part, la cellule antiterroriste continue à fouiller le passé du tueur. Elle s’intéresse tout particulièrement à un mystérieux voyage à La Mecque qu’il aurait effectué très récemment par un vol de Turkish Airlines via Istanbul. Toujours selon Georges Brenier, son passeport a été enregistré à Istanbul à deux reprises, lors de l’aller le 21 février, puis 13 jours plus tard. Larossi Abballa est-il vraiment allé en pèlerinage à La Mecque ? Ou bien était-ce un leurre pour cacher un séjour en Syrie ?
Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz, 27 et 29 ans, deux des trois personnes proches de son entourage, arrêtées mardi dans le quartier du Val Fourré, ont été mis en examen, samedi, par les juges antiterroristes pour « association de malfaiteurs terroriste ». Ils ont été placés en détention.