L’histoire des ponts
Nous vous proposons de remonter le temps et de découvrir tout au long de l’été l’histoire de Mantes et de ses environs avec l’aide précieuse des Amis du Mantois-Grem.
La traversée de la Seine.
Au cours de siècles, les hommes ont toujours cherché à franchir les obstacles que la Nature leur imposait et même s’il existait auparavant des moyens pour traverser les fossés et les rivières, on peut dire que les premiers ponts qui correspondent à l’image que l’on s’en fait aujourd’hui datent du temps des Romains.
Mantes, cité sur la Seine, au croisement du fleuve et d’un axe Nord-Sud très important, puisqu’il était le lien entre la Belgique, les pays de Loire et l’Aquitaine, dut être dotée d’un pont très tôt dans l’histoire. Il est difficile de dire depuis quand. Seule une charte datée de 1195, signée par le roi Philippe-Auguste, témoigne de l’existence du pont puisqu’elle concède à l’Hôtel-Dieu de Mante la moitié d’un moulin sis sur le pont de Mante. On peut sans doute estimer que sa construction remonterait au 11e ou 12e siècle.
Le pont aux 35 arches.
Cet ouvrage que l’on désigne habituellement sous le nom de « Vieux pont de Limay » était beaucoup plus long que ce que l’on en voit aujourd’hui puisqu’il enjambait le petit bras de la Seine par 9 arches, puis traversait l’île dite de Limay et une sorte de mare appelée le trou Fayol pour franchir le grand bras de la Seine et atteindre Mantes au pied de la Collégiale, sensiblement à l’emplacement de l’actuel square Adalbert Simond. Avec ses 35 arches ce pont rendit de grands services à la population locale pendant plusieurs siècles. Des fouilles récentes dans l’Île de Limay ont mis à jour 2 ou 3 arches mais il en reste bien d’autres, y compris dans le grand bras de la Seine. Comme c’était le cas par le passé le pont hébergeait un certain nombre d’activités comme les moulins et les pêcheries. Mais au fil des siècles ces dernières disparurent à l’exception de la Maison du Passeur, toujours debout côté Limay (heurté par un chaland, le dernier moulin s’effondra en 1871). Le Pont de Mantes, immortalisé par Corot et que les habitants ont pris l’habitude d’appeler Le Vieux Pont de Limay fut dès lors de moins en moins utilisé et devint petit à petit un lieu de promenade.
La guerre de 1870.
Lorsque les Prussiens approchèrent de Paris, un télégramme du Ministre de l’Intérieur donna l’ordre au maire de Mantes de faire sauter le pont, ce qui sera fait le 18 septembre. Privés d’eau et de passage, les Mantais durent se contenter d’une passerelle provisoire en bois jusqu’à la reconstruction à l’identique du pont Perronet qui dura deux ans, de 1873 à 1875.
La guerre de 1914.
Le scénario de 1870 faillit bien se reproduire quand, le 3 septembre, un officier du Génie vint prévenir le maire, Auguste Goust, qu’il avait reçu l’ordre de faire sauter le pont dès que la menace ennemie se préciserait. Le maire obtint que soit attendu le dernier moment pour mettre à exécution cette démolition. Heureusement, car, quelques jours plus tard, la victoire de la Marne avait éloigné l’ennemi de la région parisienne.
Si
La guerre de 1940-1945.
les ponts avaient été épargnés lors de la guerre de 1914-1918, il n’en fut pas de même lors de la seconde guerre mondiale. En juin 1940, devant l’avance allemande, le Génie militaire fait sauter le vieux pont, le pont de Limay et le pont de Mantes dont une arche restée debout permettra l’installation rapide d’une passerelle provisoire. Et pendant quatre années on empruntera cette passerelle et le vieux pont de Limay pour aller et venir entre Limay et Mantes. Au moins jusqu’en octobre 1943, date de l’inauguration d’un pont de Limay reconstruit.
Les derniers jours de l’occupation allemande furent marqués par le bombardement du 30 Mai 1945 qui détruisit de nouveau le pont de Mantes et ses abords, à Limay et à Mantes.
De nouveau il y eut des solutions provisoires : un pont de bateaux, d’abord, et ensuite un pont métallique sur des piliers en bois qui restera jusqu’au 6 septembre 1951, date de l’inauguration du pont actuel.
Le Pont de Mantes