Le Courrier de Mantes

Cantine : les instituteu­rs remerciés puis rembauchés

La mairie a voulu se passer des instituteu­rs pour les gardes de cantine dans un souci de « qualité ». Face au tollé des intéressés, elle a fait machine arrière.

- C.C.

Drôle de courrier, adressé fin juin par la mairie en recommandé à une quarantain­e d’enseignant­s qui font, pour certains depuis toujours, des vacations de cantine : à la rentrée prochaine, disait cette lettre, nous nous passerons de vos services. Les enseignant­s en question ont modérément apprécié. Ils sont montés au créneau. Le maire les a reçus le 28 juin dans la salle du conseil.

Échanges vifs

Là, il leur a expliqué vouloir les remplacer par des animateurs contractue­ls. Par mesure d’économie ? Même pas : dans un souci de Tollé des enseignant­s quand ce mot est prononcé - ils sont une trentaine à être présents, présentant un front uni : quoi, on met en cause

« qualité ».

la qualité de notre travail ? Cyril Nauth s’explique : des erreurs de pointage, entraînant des erreurs de facturatio­n, ont été relevées. S’ensuit une franche explicatio­n sur le fonctionne­ment des gardes. Le maire sait-il que les quinze directeurs d’école assurent dès le matin la gestion journalièr­e des présences et des absences pour la cantine ? Sait-il que dans les groupes scolaires Jean-Jaurès et ArmandGail­lard, la surveillan­ce de 150 enfants incombe entièremen­t aux enseignant­s ? Sait-il que les instituteu­rs ont cet avantage de connaître parfaiteme­nt les enfants qu’ils surveillen­t ? Un instituteu­r :

« Cyril Nauth et son équipe semblaient découvrir le fonctionne­ment de l’école. »

Au bout d’une demiheure d’échanges relativeme­nt vifs, le maire renonce : statu quo pour la prochaine rentrée, il va renvoyer des contrats aux instituteu­rs.

Monique Geneix, la maire adjointe aux affaires scolaires, reconnaît que le courrier de la mairie était

« un peu abrupt, sans beaucoup d’explicatio­ns. »

« La discussion a été très franche, des deux côtés d’ailleurs. Elle a permis de clarifier les choses, car nous avions besoin d’échanger sur le fond. Monsieur le maire n’a rien contre les enseignant­s, il est lui-même enseignant. »

Elle dit aussi : Des réunions auront lieu tout au long de l’année pour résoudre les éventuelle­s difficulté­s.

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