Chrétiens et musulmans affichent leur solidarité
Dimanche matin, musulmans et chrétiens étaient réunis pour afficher leur solidarité et rendre un hommage au curé Jacques Hamel décédé à Saint-Etienne du Rouvray dans un attentat revendiqué par Daesh mardi dernier.
Ce dimanche matin, la messe dominicale s’est tenue portes ouvertes. Sur le parvis, des hommes, des femmes et des enfants de religion musulmane sont présents. À 10 h 30, les paroissiens sortent de l’église derrière le père Philippe Mallet en un cortège pour se réunir et retrouver les dizaines de personnes qui attendent déjà. Dans la foule qui quitte la messe, on peut apercevoir des pratiquants de confession chrétienne, habitués des lieux, mais également d’autres de confession musulmane qui sont venus se recueillir et apporter leur soutien. Le maire et quelques élus sont eux aussi présents. À travers les salutations, les accolades, l’émotion reste palpable.
L’initiative des représentants des cultes, en réaction à l’attentat de mardi dernier qui a causé la mort du curé Jacques Hamel dans une église de Saint-Etienne du Rouvray, a permis de réunir les différentes communautés religieuses autour des mêmes objectifs : dénoncer le drame, montrer leur unité, éviter la peur, la suspicion, voire la haine de l’autre sur les bases religieuses et ethniques.
Eviter la haine de l’autre Travailler ensemble
Le président de l’association de la mosquée Tariq Ibn Ziyad Saïd Bousnoud a pris en premier la parole, sollicité par le prêtre, pour exprimer un message de compassion, de solidarité : « S’attaquer à un prêtre, c’est comme s’attaquer à un imam. S’attaquer à une église, c’est comme s’attaquer à une mosquée. » Il a aussi dénoncé la dangerosité d’une telle tragédie : « Les groupes extrémistes perpétuent le désordre pour exister ». Il n’a pas oublié de rappeler que les deux groupes religieux travaillent ensemble au sein de la ville, notamment pour récolter des fonds alimentaires.
« Ce drame n’entamera pas nos efforts communs mais augmentera notre volonté de travailler ensemble. »
Philippe Mallet a poursuivi en rappelant qu’il existe davantage de victimes du terrorisme qui sont musulmanes que chrétiennes, et que nous sommes tous concernés. Le prêtre a terminé ce rassemblement par la prière de Saint François d’Assise, le premier à avoir rencontré un sultan musulman en Egypte. Le message est clair : « Là où est la haine, que je mette l’amour. »