Le Courrier de Mantes

Merroune à fond dans le demi-fond

Le sociétaire de l’OYA Mohamed Merroune s’est qualifié pour le Master National qui aura lieu fin août au Stade de France à Saint-Denis en marge du meeting comptant pour la Diamond League. Il défendra ses chances sur le 800 m.

- Régis Blondel

Le Master National ouvrira le meeting de Paris, qui compte pour la Diamond League, et mettra aux prises notamment les dix meilleurs Français du 800 m en catégorie masters (les anciens vétérans).

Un comble pour Mohamed Merroune qui, lui, avait axé toute sa préparatio­n sur la course de fond :

« Je m’étais fixé comme objectifs de saison un 10 km à Nice, la Prom Classique, qui est le 10 km le plus rapide en France. J’ai fini 4e en masters avec un temps de 31’49’’. Mon autre but était de réaliser un bon chrono sur le semi-marathon, ce que j’ai réussi avec un temps d’1 h 12’30’’ à Rambouille­t. J’ai fini 3e sur environ 2 000 participan­ts et j’ai également remporté à cette occasion le titre de champion des Yvelines. »

Le tout jeune quarantena­ire va alors se reposer pendant… cinq jours !

« J’ai dû enchaîner de suite sur la piste pour des raisons calendaire­s. Cela n’était pas évident du tout car physiologi­quement, le 800 m est un effort très différent qui demande beaucoup de puissance, et mon corps n’était pas habitué de par la phase d’adaptation qu’il a fallu raccourcir. »

Pourtant, Mohamed Merroune

« Je n’avais pas vraiment misé sur ma qualificat­ion. Lorsqu’on est en manque de repère comme je l’étais, on ne se pose pas de question et on s’accroche comme on peut. Finalement, je suis passé et j’en suis très content car je réalise un très bon temps (N.D.L.R. : à 43 centièmes de son record) et ce sans aucune préparatio­n. »

Du foot à la course

L’ancien footballeu­r, qui n’a

« Ma saison est vraiment réussie puisque j’ai atteint tous mes objectifs. J’ai seulement échoué au cross, là j’ai pris une énorme claque au championna­t de France au Mans puisque j’ai terminé 100e. Même si c’était dur du fait des conditions, avec énormément de boue, je me suis un peu remis en question après ce raté. »

Jonglant entre son travail et sa passion, Mohamed Merroune est parvenu, à force de travail et d’organisati­on - il s’entraîne tous les jours entre midi et deux heures - à devenir sur le tard l’un des meilleurs athlètes français de sa catégorie, ce qui n’est pas rien.

« Alors que j’ai débuté l’athlétisme comme un loisir, j’ai réalisé d’abord 44 minutes sur une course, ce qui était mon objectif. Rapidement, j’ai descendu ce temps à 32 minutes et c’est là que j’ai eu l’étincelle, et j’ai alors progressé d’année en année. »

Sa rencontre avec Abdelkbir Garnaoui, un coach marocain qui l’entraîne à distance, a aussi eu son importance :

« Il m’a apporté une nouvelle philosophi­e, basant mon approche de la compétitio­n sur une préparatio­n intense et sur un nombre de kilomètres conséquent. »

Mantais d’origine, Mohamed Merroune espère bien maintenant redonner ses lettres de noblesse au demi-fond :

« On va essayer, avec mon entraîneur à l’OYA Idriss Moukhliss et la présidente Martine Grouard, de monter un bon groupe pour le futur. Le retour de Youssef Jbara, qui était parti à Poissy, va dans ce sens. On a à coeur de fédérer les jeunes sur le demi-fond car je pense qu’il y a ici un potentiel encore inexploité. »

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