Une famille expulsée après 30 ans passés dans sa maison
Il est environ 11 h 10, le vendredi 19 août, lorsque trois voitures (deux sérigraphiées et une de la BAC selon les témoins) se présentent au 9, allée des Chaumines. Ce déploiement a pour but de mener une procédure d’expulsion à son terme. Un huissier de justice accompagne les forces de l’ordre.
3 700 € d’impayés
Les locataires ne sont pas des squatteurs venus récemment occuper les lieux. Il s’agit d’un couple, qui a encore deux enfants majeurs à sa charge. Ce vendredi matin, seul l’un des fils et sa mère sont présents, le père étant sur son lieu de travail. La famille habite ces murs depuis 30 ans. Depuis, en fait, la construction de ce lotissement de petites maisons, géré par l’agence Mantes Yvelines Habitat.
La procédure d’expulsion fait suite à huit mois de loyer impayés, soit une somme d’environ 3 700 €. Le couple est depuis plusieurs mois en proie à des difficultés financières. La mère de famille a subi une retenue sur salaire qui a pris le couple de court.
Ils attendaient une prime que doit recevoir le mari, et déclarent qu’ils avaient obtenu un délai jusqu’au 5 septembre pour régulariser leur situation. Mais ce dit délai n’était que verbal, et le couperet est finalement tombé ce 19 août.
Ce n’est pas la première fois
Du côté de l’agence Mantes Yvelines Habitat, le discours est différent. Le délai mentionné par les locataires n’évoque rien pour le bailleur, qui avance que l’expulsion est l’aboutissement d’une procédure longue qui ne pouvait être ignorée par les intéressés.
Pour l’agence, toutes les mesures ont été prises pour éviter d’en arriver là. Des courriers de relance, jusqu’à la décision de justice. Le bailleur a tenu à rappeler que le couple s’était retrouvé dans une situation similaire l’an dernier, mais qu’ils avaient pu régulariser au dernier moment avec l’aide d’un de leurs fils.
N’ayant pas pu payer son loyer à la suite de cet accord, la famille souhaitait de nouveau éviter l’expulsion à l’ultime instant. Mantes Yvelines Habitat confirme avoir refusé un chèque de dernière minute, « au nom de l’équité vis-à-vis des autres locataires ».
Et maintenant ?
Vendredi, la famille expulsée n’avait reçu aucune garantie pour être relogée. La balle est maintenant dans le camp des travailleurs sociaux, des services de la municipalité de Buchelay et du département. Mantes Yvelines Habitat ne proposera rien sans un engagement ferme de ses désormais ex-locataires. En espérant qu’ils pourront rebondir et retrouver une situation financière stable pour pouvoir se reloger décemment.