Le Courrier de Mantes

La lutte contre le terrorisme, priorité n° 1 pour les gendarmes

Depuis le lundi 1er août, les gendarmes des Yvelines ont changé de patron. Loïc Baras a pris la tête du groupement en remplaceme­nt de Tony Mouchet, appelé à la direction générale, à Paris. Interview.

- Propos recueillis par F. Desserre

Quel sera le tout premier axe de votre travail dans les Yvelines ?

Je vais m’inscrire dans la continuité du colonel Mouchet. Depuis l’attentat de Nice, ma première volonté est de prévenir les actes terroriste­s. Désormais, avant chaque grand rassemblem­ent, un référent rencontre les organisate­urs (associatio­ns, particulie­rs ou municipali­té) pour conseiller sur les mesures à adopter comme l’emploi d’agents de sécurité ou encore la mise en place de dispositif­s particulie­rs. Il peut s’agir de plots en bétons pour barrer une route, une voie ou encore de la mise en oeuvre de services particulie­rs de la gendarmeri­e. Cela a été le cas pour le rassemblem­ent des scouts à Jambville ou encore la marche qui a eu lieu pour le pèlerinage de Notre-Dame-dela-Mer.

Nous serons ainsi présents, en septembre, pour les grands rendez-vous des communes comme le Festival de la Terre à Longnes. Et en terme de réponse en cas d’attaque terroriste ?

La cinétique d’une attaque est très rapide. Nous devons l’être également. Un peloton spécial a été mis en place dans le nord du départemen­t. Ces personnels possèdent un équipement plus lourd, des véhicules spécialisé­s. Ils sont plus aguerris et entraînés spécifique­ment. Pour la partie sud, nous pouvons compter sur le GIGN. Nous travaillon­s aussi sur le suivi de la radicalisa­tion, avec la préfecture. Nous savons que cela peut se produire partout. Cela concentre toute notre attention. Disposez-vous des effectifs suffisants pour cela ?

Oui. La réorganisa­tion faite par mon prédécesse­ur nous permet aujourd’hui de mieux répartir nos forces. De plus, depuis le début du mois de juillet, nous bénéficion­s d’une recrudesce­nce des candidatur­es spontanées des réserviste­s. Ils sont en ce moment en formation au camp de Beynes. Cinquantec­inq personnes sont venues nous renforcer. Cela porte à 353 le nombre de réserviste­s, soit une moyenne de 20 personnes supplément­aires par jour. Elles accompliss­ent notamment des missions qui permettent de dégager du temps pour d’autres gendarmes. Et concernant la délinquanc­e dite « habituelle » ?

La lutte contre les cambriolag­es reste une priorité. Nous pérennison­s les groupes de lutte contre le phénomène, les Gelac. Les protocoles sont bien rôdés. Nous avons systématiq­uement recours à la police scientifiq­ue, aux rapprochem­ents avec des faits similaires et avec les données de nos confrères de la police nationale. Nous surveillon­s particuliè­rement les équipes qui passent d’un départemen­t à l’autre, comme c’est le cas avec certaines qui viennent de la région de Dreux. Et pour la sécurité routière ?

La situation est simple : nous occupons le terrain. Et nous sanctionno­ns systématiq­uement les infraction­s graves : vitesse, alcool et/ou drogue au volant, défaut de permis… Que pensez-vous de notre départemen­t depuis que vous êtes arrivé ?

C’est une région magnifique, très intéressan­te, très contrastée dans sa population. J’y viens depuis le mois de décembre pour préparer la succession avec le colonel Mouchet. Je la connaissai­s avant, ayant fait une partie de mes études à Saint-Cyr-l’École. J’en aurai une vision encore plus complète à la fin de ma tournée des brigades et compagnies de gendarmeri­e.

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Le colonel Loïc Baras.

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