Le Courrier de Mantes

Les origines du crayon et du taille-crayon.

- Gérard Le Coustumer

Les Romains utilisaien­t pour des écrits éphémères et rapides un stylet de plomb et d’étain. Pour des écrits à conserver, les moines copistes au Moyen-Âge se servaient d’une plume et d’encre. Mais pour des correction­s, ils prenaient des tiges affutées de plomb et d’étain, des produits néfastes pour la santé.

Au XVIe siècle, les Anglais découvrent un minerai noir, dérivé du carbone qu’ils nomment plombagine mais qu’on appellera bien plus tard graphite. Un nom d’origine grecque convenant parfaiteme­nt à son futur usage : « graphein », écrire.

Le principe du crayon est né, mais la matière première est rare, donc très chère car elle ne se trouve qu’en Angleterre.

En 1795, lors du blocus économique imposé par l’Angleterre il n’y a plus de crayons exportés. Cette même année un chimiste trouve une parade. En mélangeant le peu de graphite qu’on peut trouver en Allemagne avec de la terre d’argile, le tout cuit à 1 000° et mis dans une gaine de bois, le scientifiq­ue NicolasJac­ques Conté réalise une mine efficace et bon marché. Plusieurs essences de bois sont essayées, l’épicéa, le tilleul puis le cèdre. La gomme fixée à l’extrémité du crayon est inventée en 1858. La dureté des mines va de la plus dure 9 H à la plus tendre 9 B.

Le taille-crayon est créé cinquante-deux ans après l’invention de Conté en 1847.

C’est encore un Français, Thierry des Estiveaux qui dépose le brevet d’un cône sur support doté d’une lame qui taille le bois puis la mine régulièrem­ent en toute sécurité. Une idée ingénieuse et parfaiteme­nt complément­aire.

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