Haby Niaré passe près du bonheur
La taekwondoïste mantaise, formée au TKD Val de Seine, a réalisé un parcours presque parfait chez les - 67 kg, s’inclinant seulement en finale. Elle obtient, à 23 ans, la médaille d’argent et prouve si besoin était qu’elle fait partie des meilleures mondi
On l’a vue accuser le coup après sa défaite en finale contre la Sud-Coréenne Hiery Ho au terme d’un combat magnifique, une déception qui n’aura duré que le temps que la championne française se rende compte qu’elle a réalisé un bon tournoi.
Si, bien sûr, Haby Niaré peut nourrir des regrets sur sa finale, mieux maîtrisée nerveusement par une adversaire plus expérimentée, elle doit aussi se souvenir qu’elle a pris la compétition par le bon bout, justifiant les espoirs placés en elle par sa fédération.
Empruntée, la Mantaise est entrée moyennement en lice, avec un succès pas très rassurant sur la Haïtienne Aniya Louissaint (5-4). Au second tour, contre une opposante plus sérieuse, l’Ivoirienne Ruth Gbagbi, Niaré a également dû s’employer. Même si elle a un peu plus lâché ses coups, elle l’a emporté sur le même score serré (5-4). En demi-finale, La plus jeune championne d’Europe de l’histoire du taekwondo (elle avait alors seulement 16 ans) s’est retrouvée devant Nur Tatar, une Turque qu’Haby Niaré connaît bien pour avoir nourri pendant longtemps un certain complexe d’infériorité envers elle. Le combat face à sa « bête noire » aura ressemblé aux précédents : très tactique avec peu de prises de risque. « On se connaît bien et on sait que, si l’une prend l’avantage sur l’autre, elle va gérer jusqu’au bout », expliquait-elle après coup.
Après les trois reprises réglementaires, aucun point n’ayant été marqué, c’est donc au golden point, le point en or, qu’allait se décider le sort du duel. Et Haby Niaré s’est avérée plus solide mentalement et plus maline tactiquement, parvenant sur une attaque éclair à placer son coup de pied scorpion à la tête de Tatar, mettant par là-même fin au combat.
La finale contre la Sud-Coréenne Ho aura été bien plus passionnante, avec des rebondissements en pagaille, un trou de vingt secondes qui permettait à Ho d’inscrire 10 points, une remontée désespérée de Niaré dans l’ultime reprise pour échouer à une petite longueur de l’or, puis le contrecoup, l’amertume de la défaite, avant que la championne ne relativise et se rende compte qu’elle a répondu aux attentes en obtenant une belle médaille d’argent.
Niaré, désormais licenciée à Champigny-sur-Marne, aura offert sa première médaille olympique à Mantes-la-Jolie depuis l’argent en kayak biplace de Patrick Lefoulon en 1984 à Los Angeles.
Mais au vu de son jeune âge, on peut penser que ce ne sera pas la dernière pour la Mantaise.