Limay : qui en veut au centre commercial ?
Le site a été la cible de quatre incendies criminels - dont le dernier, le 13 août, a totalement détruit l’auto-école - depuis décembre dernier. Sur place, la stupeur, l’abattement et la colère se mêlent aujourd’hui à la peur. Avec une question en tête :
Quatre incendies d’origine criminelle ont frappé le centre commercial La Source depuis décembre 2015. Le dernier en date, le 13 août, a ravagé l’auto-école. L’enquête en cours n’a pas encore donné de résultats. Le centre survivra-til à cet acharnement ?
« On a cru à un attentat ! Les clients couraient partout ! » Un nouveau palier a été franchi, le samedi 13 août, dans l’escalade des incendies criminels qui secouent le centre commercial « La Source » depuis huit mois (lire ci-contre). Déjà durement éprouvés par le double sinistre du mois de décembre dernier, les commerçants et les clients ont assisté cette fois, impuissants, à la destruction totale de l’auto-école Bernard, soufflée par l’explosion d’un cocktail Molotov et
ravagée par les flammes. « Un jour, il y aura des morts ! », prévient Huguette Bernard, la propriétaire de l’auto-école aujourd’hui exploitée par son fils, installée à « La Source » depuis trois décennies. « Ce sont 31 années de travail qui sont
parties en fumée ! », poursuitelle, balançant entre désarroi et colère.
Peu sont ceux à croire à la thèse du geste gratuit ou de l’acte de représailles visant directement l’auto-école, déjà ciblée en mai. En décembre,
comme ce 13 août, à chaque fois, plusieurs départs de feu en différents endroits du site ont en effet été identifiés par les enquêteurs. « Quatre incendies : ce n’est plus un hasard, assène le
gérant de la supérette Franprix. Il y a une volonté délibérée de détruire le centre. »
Alors, à qui profite le crime ? La question revient inlassablement dans l’esprit des exploitants et des habitués du site depuis huit mois. Les enquêteurs, qui n’ont pu réunir à chaque fois que peu d’indices, peinent à remonter le fil d’Ariane et à cerner le mobile.
À qui profite le crime ?
Selon nos informations, des témoins auraient pourtant aperçu dans une cité voisine le scooter dérobé en mai lors de la tentative d’incendie avortée à l’auto-école déjà. Un début de piste ? Les renseignements généraux tentent aussi de démêler le vrai du faux en recueillant des témoignages pour faire avancer l’enquête. « Moi, en tout cas, je ne lâcherai pas ! martèle
Huguette Bernard. Quant à la mairie, visiblement, on est seulement bon à payer des impôts… »
Sur place, la résignation commence à gagner les rangs chez les exploitants. Ce nouvel incendie va encore peser lourdement sur l’activité économique et certains commerçants réfléchissent déjà à l’idée de fermer boutique. La supérette, envahie par la suie, ne rouvrira d’ailleurs pas de sitôt.
Mais plus que l’abattement, c’est la peur qui semble désormais ronger les esprits, riverains et clients compris.