Le Courrier de Mantes

Dans le noir

- Maximillie­n Pierrette

Vous tremblez dès que l’obscurité se fait, et de manière parfois irrationne­lle ? « Dans le noir » ne devrait pas vous aider sur ce plan. Bien au contraire même,

puisque le long métrage risque fort de rendre votre phobie encore plus crédible, avec sa créature qui pointe le bout de son nez au moindre endroit où la lumière disparaît, comme nous le fait très vite comprendre la terrifiant­e scène d’ouverture dans laquelle un homme se fait sauvagemen­t agresser dans un entrepôt parsemé de zones d’ombres. Et ça ne va pas arranger l’état de sa famille, entre son épouse qui semble avoir perdu la tête en même temps que le moral, leur fille qui a fui depuis longtemps, et le petit dernier qui se met à voir des choses pas vraiment rassurante­s. Pourquoi le monstre, dont le prénom nous est révélé assez vite, a-t-elle décidé de s’en prendre à ces personnes en particulie­r ? La réponse ne met pas longtemps à nous parvenir, et c’est justement à ce moment-là que le film se met à vaciller. Extension du court métrage qu’il avait lui-même mis en scène puis en ligne en 2013, de la même façon que « Mamà », « Dans le noir » offre à David F. Sandberg l’occasion de passer au long et d’étoffer ce qui n’était qu’un concept horrifique tout à fait remarquabl­e il y a trois ans. Mais, comme bien trop souvent, les explicatio­ns sont bien moins puissantes que le mystère développé dans un premier temps, et le fait de lier le destin de la créature à celui de la famille au coeur du récit rend l’ensemble un peu moins universel et effrayant. Un peu moins seulement, car le metteur en scène ne manque pas de prouver ses aptitudes pour nous faire frémir et y parvient à plus d’une reprise, même s’il est obligé de passer par toutes les possibilit­és pour jouer avec son concept du début à la fin. Et même plus encore puisque le film, emmené par Teresa Palmer et Maria Bello, aura droit à une suite, puisque son budget mini (cinq millions de dollars) a très largement été remboursé aux Etats-Unis. S’il y a de quoi être inquiet sur le papier, une bonne histoire pourrait cependant permettre à ce deuxième essai d’attendre les sommets de l’horreur auxquels son concept peut largement prétendre.

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