Inondations : le combat des sinistrés continue
Trois mois après les inondations qui ont ravagé plusieurs communes du Mantois et de la vallée de la Mauldre, les habitant tentent de refaire surface. A Aulnay-sur-Mauldre, petit village particulièrement touché, certains n’ont toujours pas pu revenir chez
Trois mois après les inondations qui ont frappé la région, et en particulier la vallée de la Mauldre, les sinistrés ne sont pas sortis d’affaire. Dans certaines communes, comme à Aulnay-sur-Mauldre, ils attendent encore d’être indemnisés. Les petits Aulnaysiens doivent toujours se rendre à Maule pour aller à l’école.
Plus d’un mètre d’eau dans les rues, des habitants qui se déplacent dans le village à l’aide de barques… Les inondations de juin dernier n’ont pas épargné la vallée de la Mauldre et le village d’Aulnay, reconnu en état de catastrophe naturelle, qui a été particulièrement touché. Que ce soit chez les habitants, dans les bâtiments publics comme l’école ou l’hôtel de ville, les dégâts se sont chiffrés en centaines de milliers d’euros. Trois mois sont passés mais la page n’est pourtant pas encore tournée. Certaines familles attendent toujours les rapports des expertises des assurances et d’autres n’ont même pas encore pu réintégrer leur maison. L’école, qui a été ravagée par les eaux, n’est toujours pas ouverte, tout comme la mairie. Une situation difficile pour une commune de la taille d’Aulnay-sur-Mauldre, qui pourrait mettre plusieurs années avant de se relever.
Experts débordés
Dans les rues du village, on ne compte plus les camions d’entreprises du bâtiment. Rue de la Chaussée, Richard a pu revenir chez lui après quelques jours hébergé chez des membres
de sa famille. « On a eu des meubles abîmés mais aussi des radiateurs électriques et notre électroménager. Il a fallu attendre tout l’été que les murs puissent sécher. On attend maintenant le retour des assurances pour faire valider notre devis », explique-t-il. Les murs de son rez-de-chaussée sont à nu mais Richard prend son mal en patience. « Les experts étaient débordés et le devis est seulement parti chez l’assureur la semaine dernière.
On espère que tout sera terminé d’ici la fin de l’année. »
Chez les Coutansais, un peu plus loin dans la rue, la galère est encore loin d’être terminée. Cette mère de cinq enfants de 3 à 17 ans n’a toujours pas pu
revenir chez elle. « Il n’y a eu que des dégâts matériels, pas de morts ni de blessés. Je préfère garder le positif et retenir par exemple la formidable chaîne de solidarité qui s’est installée. On a rencontré des voisins qu’on ne connaissait pas et nos amis ont été là pour nous ». Pourtant, il y avait de quoi déprimer. Avec près d’1,2 mètre d’eau chez eux, leur maison a été une des plus
touchées du village. Le rapport d’expertise n’a pu être fait que vendredi dernier et les dégâts se chiffrent à plus de 100 000
euros. « On a quasiment perdu notre maison. C’est le reset d’une vie. Vu le montant des dégâts, nous allons être particulièrement vigilants sur les estimations des assurances. On espère revenir chez nous d’ici Noël. C’est vrai que c’est long mais les experts ont été débordés et on peut aussi le comprendre. »
Impact sur les finances
Catherine Delaunay, la maire d’Aulnay, se bat encore avec les démarches administratives. Le rez-de-chaussée de la mairie a été entièrement inondé et l’école a subi elle aussi de lourds dégâts. Au total, près de 260 000 euros de travaux ont été estimés. En attendant, les écoliers sont accueillis à Maule et les conseils municipaux se tiennent dans
la salle des fêtes. « L’expert est passé trois fois mais les comptes rendus tardent à arriver », regrette la maire. Grâce à une avance de l’assurance et l’épargne de la commune, elle a pu commencer à rénover la cantine. En attendant d’être entièrement dédommagée et de pouvoir réhabiliter l’école, elle doit financer le transport des écoliers aulnaysiens vers Maule, une dépense quotidienne de 350 euros. « Oui, cela aura forcément un impact sur les finances communales. On limitera les investissements dans les prochaines années mais je m’engage à ne pas augmenter la pression fiscale qui est déjà assez lourde pour les habitants d’Aulnay ».
L’assurance de la commune, spécialisée dans la couverture des collectivités locales, est débordée. C’est la principale raison qui explique le retard des rapports d’expertise. « Les travaux
de l’école sont prioritaires. Ce sera ensuite la mairie mais je crains que rien ne puisse rouvrir avant la fin de l’année » .
Aujourd’hui, beaucoup d’habitants veulent tirer des leçons de ces inondations. Beaucoup regrettent ne pas avoir eu plus d’infos de la préfecture et de la mairie et veulent mieux comprendre le phénomène dont ils ont été victimes. D’autres souhaiteraient mettre en place des simulations de crue pour être prêts au cas où la situation devait se reproduire. Comme dans beaucoup de communes touchées, une réunion publique sera organisée à Aulnay à la fin du mois. L’occasion de faire un bilan et de pouvoir commencer à tourner la page.
« Plus de 100 000 € de dégâts » Tirer des leçons