Mémoire Mantois DU
La fragilité du
Patrimoine. Au moment où vont se dérouler un peu partout en Europe les « Journées du Patrimoine », il n’est pas inutile de rappeler qu’il s’agit là d’une matière très fragile. Au cours des âges, et maintenant encore, on n’a pas toujours attaché l’importance qu’ils méritaient aux vestiges du passé. La guerre, mais aussi l’insouciance des hommes, ont fait disparaître du paysage les témoins de plusieurs siècles d’histoire.
A Mantes la Jolie, sans remonter au château où séjourna Henri IV à proximité de la Collégiale, le XXe siècle verra la Seconde Guerre Mondiale provoquer la destruction de l’Hôtel de Ville, de l’Auditoire Royal (tribunal), de la maison de Gabrielle d’Estrées et de plusieurs bâtisses qui avaient conservé leur aspect médiéval. Après la guerre, pour des raisons urbanistiques, disparurent également des maisons de caractère dont, malgré tout, certaines caves ont été conservées.
A Mantes la Ville, le Château de Villiers, bel exemple de l’architecture du XVIIIe siècle, disparut sous les bombes en 1944 et seul en reste aujourd’hui le pigeonnier que l’on peut voir dans le Parc de la Vallée.
A Limay, l’Ermitage de Saint Sauveur, lieu de pèlerinage assidûment fréquenté jusqu’au XIXe siècle recelait de nombreux objets sacrés, statues, oeuvres d’art de valeur, dont la paroisse a pu sauver une partie avant sa destruction en 1928 pour raison de sécurité. Il n’en reste plus que la vue imprenable sur la Seine, élément important du patrimoine local.
A Rosny, le château à l’architecture du début XVIIe siècle a connu une histoire bien mouvementée après que, dans les années 1970-80, son nouveau propriétaire japonais eut démonté et vendu les tentures, les boiseries, les cheminées et fait abattre les grands arbres de l’allée située à l’arrière du bâtiment. Heureusement, le nouveau propriétaire est bien décidé à redonner un lustre perdu à ce joyau de notre région.
Quand patrimoine rime avec volonté, on peut être optimiste sur sa sauvegarde.