Le Courrier de Mantes

L’extension des carrières Calcia prend un nouveau virage

Finie la concertati­on ! Le cimentier Calcia devrait déposer sa demande de permis d’exploitati­on de la fameuse « zone 109 » avant la fin de l’année. Le projet, repensé, a été présenté en catimini au début du mois de juillet. Levée de boucliers des opposant

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Après un silence radio d’un an, le projet d’extension des carrières de Calcia ressort du bois. Mais pas là où on l’attendait ! Le 1er juillet dernier, une réunion en sous-préfecture - « sans ordre du jour ni présentati­on des nouveaux documents », déplorent l’AVL3C (associatio­n vexinoise de lutte contre les carrières cimentière­s) et les autres mouvements de protestati­on - a levé le voile sur le projet repensé du cimentier sur la zone 109 (nom de code pour désigner les 550 hectares à cheval sur les communes de Brueil-en-Vexin, surtout, Fontenay-Saint-Père, Sailly et Guitrancou­rt) pour approvisio­nner son usine de Gargenvill­e. Exit la piste qui devait relier les carrières de Guitrancou­rt et Brueil à travers bois, place à un convoyeur à bandes (sorte de tapis roulant) pour acheminer les matériaux sur environ 4 kilomètres. Autre révélation : la mise en service d’un concasseur tout neuf à Brueil, en remplaceme­nt de l’existant utilisé à Guitrancou­rt. Ce nouveau concasseur verra le jour dans le périmètre du projet d’exploitati­on à Brueil.

À Guitrancou­rt, l’emprise de Calcia passerait de 80 à 104 hectares pour le stockage et l’entretien des engins d’exploitati­on. Ce changement de cap pourrait être lié à la récente acquisitio­n-fusion du cimentier italien Italcement­i, actionnair­e majoritair­e de Calcia, par l’Allemand Heidelberg­Cement. La réaction des opposants ne s’est pas fait attendre. Dans une longue lettre au préfet, Dominique Pèlegrin, la présidente de la très active AVL3C, dénonce un « passage en force inadmissib­le ».

Calcia dispose ici d’un long passé que nous remettons en cause aujourd’hui,

précise Dominique Pèlegrin. Ils ont eu le soutien de l’État dans le cadre de la politique industrial­iste des années 1980-1990 au mépris des questions de pollution et de santé. Cela n’a plus de sens désormais. La création de cette zone spéciale de 550 hectares totalement dérogatoir­e ou le calcaire prime sur tout le reste, actée en l’an 2000, est également périmée. Ce que nous demandons, c’est toujours l’abandon de ce projet. Ces 550 hectares doivent rester à l’agricultur­e et à l’eau, à l’avenir plus précieuse que le ciment. » « Les Amis de Brueil-enVexin » et « Les Amis du Vexin Français » sont également signataire­s de cette lettre ouverte. Le risque encouru pour les nappes phréatique­s a déjà été mis en évidence. Leur site Internet (avl3c.org) développe l’historique et l’argumentai­re de cette lutte de longue haleine. Une réunion publique se tiendra le vendredi 23 septembre (20 h 30) à la salle des fêtes de Brueil pour faire un point sur la situation. Son mot d’ordre : « Ce n’est pas le moment de baisser les bras ! »

Projet repensé, pas abandonné Lettre ouverte au préfet

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La mobilisati­on des anti-Calcia ne faiblit pas après l’annonce début juillet du nouveau projet d’extension de 550 hectares. AVL3C convie la population à une réunion publique le 23 septembre.

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