Le Courrier de Mantes

Les Mureaux façon Belle Époque

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« Serai-je en retard ? C’est un peu normal, comme je suis partie il y a cent ans, je me suis perdue dans les couloirs du temps. »

Toute en frou-frou, corset et chapeau à grand ruban, la baronne Théolone (alias la formidable Patricia Kabuya) vient de débouler au parc Jean-Vauzelle où elle est effectivem­ent attendue par un bon groupe de manants venus entendre la grande et les petites histoires des Mureaux du temps de sa Belle Époque à elle. Et on commence sans plus tarder avec l’évocation du lavoir qui autrefois se trouvait justement là ?

« non ! Pas précisémen­t. Des lavoirs, il y en avait six, aux Mureaux ! »

Voila Ti pas qu’on la conteste :

se rebiffait-elle. Le ton de cette balade dans le passé proposée à l’occasion des Journées du Patrimoine est donné. On rira beaucoup :

« Insolent »,

« C’est ainsi que vous vous habillez maintenant ? Les femmes comme les hommes avec ses culottes ? Cela ne s’est pas arrangé dites-moi ! »

Jamais à cours de commentair­e, l’aristo ! Ainsi devant les yeux ahuris d’un cycliste :

« Je ne passe jamais inaperçue quelle que soit l’époque ! »

Et on en apprendra encore plus ! Car la dite baronne a sous le bras un grand classeur avec les reproducti­ons de vieilles cartes postales, des lieux qu’on arpentera. Alors on reconnaît, on partage ses souvenirs et on l’écoute. Et on en apprend de belles : saviezvous que la place de la mairie, par exemple, aujourd’hui Place de la Libération, s’est appelée jusqu’en 1941

« place du Maréchal Pétain »

? Dans la rue principale, on prend le temps de lever les yeux sur des panneaux, vestiges d’un ancien hôtel-restaurant (tel : le 11 !) ou d’un entreprene­ur. La mairie, l’église, les anciennes écoles, la poste, tous les hauts lieux de la ville et enfin les bords de Seine seront redécouver­ts. Oui ! Une belle et maline remontée dans le temps qui, la veille, avait déjà commencé au château de Bécheville :

« Figurez-vous que j’y ai rencontré le baron Daru, enfin son descendant, en chair et en os, venu pour la première fois dans la commune. Il a découvert le château de son ancêtre »,

minaude notre fantasque baronne. Tellement délicieuse et spirituell­e tout au long de ce parcours qu’elle en ferait presque regretter la royauté !

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