La duchesse d’Enville, femme de progrès et de tolérance
À l’occasion du tricentenaire de sa naissance, la duchesse d’Enville a été célébrée pendant quatre jours au château.
Point d’orgue des festivités organisées autour de la figure de l’ancienne propriétaire : le colloque international qui s’est attaché, samedi, à mettre en lumière une « femme de progrès et de tolérance », comme l’écrit Élisabeth Badinter dans la préface de la correspondance de la duchesse qui vient de paraître.
Il semble qu’une curiosité nouvelle s’attache aux personnages qui ont habité le château. « On les redécouvre, on redécouvre la vie au château », confirme Daniel Vaugelade, l’organisateur du colloque.
Un esprit encyclopédique
Particulièrement stimulante a été la communication de Patrice Bret, de l’Académie des sciences. Le président du comité Lavoisier a parlé des femmes et des sciences au XVIIIe siècle. Parmi elles donc, la duchesse d’Enville et son inextinguible soif de connaissance. « Elle se passionne pour toutes les sciences : de la physique et la géologie à l’astronomie, de l’économie à la géographie, et de l’agronomie à la botanique. Nul doute qu’elle participe pleinement à l’esprit encyclopédique de son
temps. » (Élisabeth Badinter, toujours) Elle réunit aussi au château l’élite philosophique de l’époque.
Badinter regrette qu’aucune biographie de la duchesse, ce personnage qui « mérite notre
attention », n’ait pu être écrite, par manque de documents. La parution des actes de ce colloque viendra combler, au moins partiellement, cette lacune.