Immobilier : les prix continuent de baisser
Le marché de l’immobilier ancien dans le Mantois n’a pas retrouvé la cote, mais des valeurs plus raisonnables. Les prix du premier semestre sont en baisse par rapport à ceux de l’année dernière, sans que les volumes de vente ne semblent mieux se porter.
Dans le Mantois, les prix de l’immobilier ancien sont toujours orientés à la baisse. Après avoir chuté de 15 à 20 % en 5 ans, le marché enregistre un repli qui varie de 1,6 % à 13 % selon les communes. Seul Meulan tire son épingle du jeu. La baisse des prix ajoutée aux taux d’emprunt, qui n’ont jamais été aussi bas, permet de maintenir le volume des ventes.
Le marché de l’immobilier en Ile-de-France répond à quelques constantes immuables comme la proximité de Paris et les facilités
de transports. « La distance et le temps de déplacement pour se rendre à Paris font monter ou descendre le prix
au mètre carré », explique Anne Blondeau, une spécialiste de l’immobilier.
La présence du RER notamment peut faire la différence. À ce titre, l’annonce d’un nouveau retard dans l’extension de la ligne E et son arrivée à Mantesla-Jolie en 2024 au lieu de 2020 n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Pourtant le Mantois aurait bien besoin d’Eole pour donner un coup de fouet au marché de l’immobilier.
Il y a aussi les quartiers chics des Yvelines, le triangle d’or Saint-Germain, Chatou Le Vesinet ou encore la vallée de Chevreuse où on ne connaît pas la crise.
En revanche, dans le Mantois, la baisse qui s’était annoncée à partir des années 2010 se poursuit inexorablement. Les derniers chiffres de la Chambre des notaires de Paris Ile-de-France sont éloquents. En comparant les prix entre les premiers semestres 2015 et 2016, on constate une chute de 5,7% pour les appartements anciens. En un an, ceux des maisons anciennes ont connu une érosion de 1, 6%
Un excès de biens neufs
(Source : Base BIEN-Notaires de Paris Ile-de-France).
Cette tendance à la baisse des prix va à l’encontre des statistiques franciliennes qui montrent une amélioration de la conjoncture immobilière après quatre ans de baisse.
Mais pour le Mantois, les
prix font grise mine. « Dans l’agglomération, la baisse des prix des appartements et des maisons se poursuit. A Mantes-la-Jolie, Mantes-laVille ou Limay, ils ont chuté en un an, constate Me Jacques
Dubois, notaire. Il faut savoir qu’il y a eu une flambée des prix jusqu’en 2008. C’est donc un retour à des prix raisonnables. »
Quant aux volumes des ventes, selon le notaire, ils se maintiennent sans connaître de variations importantes.
Les professionnels de l’immobiliers sont formels : la baisse des prix est due à un excès de biens à vendre. Olivier Lasade, agent immobilier à Mantes-laJolie, analyse le phénomène : « Il y a tellement de biens disponibles que ceux qui souhaitent vendre doivent afficher des prix bas pour se démarquer. » Jacques Dubois
ajoute que « les biens au prix du marché se vendent toujours. Les appartements à trois ou quatre pièces évalués entre 150 000 et 180 000 € trouvent facilement preneurs. Si les vendeurs n’arrivent pas à réaliser de transactions, c’est qu’ils demandent un prix trop élevé. » Les logements neufs font
concurrence au marché de
l’ancien. « La construction de logements au cours des dernières décennies a été importante. Ceci est aussi vrai pour les appartements que pour les maisons. Je pense à la zone pavillonaire de Buchelay. Je fais aussi référence aux logements du boulevard Salengro, à Mantes-la-Ville, à ceux de Mantes centre, face au Palais de Justice, ou aux constructions magnanvilloises. Des
propriétaires qui ont investi aux bords de Seine il y a dix ans cherchent à revendre et ces biens alimentent le marché de l’ancien », rappelle Olivier Lasade. Or, les vendeurs ne trouvent pas toujours d’acquéreurs. « Les prix ne vont pas cesser de s’effondrer si on n’attire pas des entreprises qui créent de l’emploi. Par ailleurs, les investisseurs font également face à la concurrence des logements sociaux,
notamment à Mantes-la-Jolie. »
Une baisse de confiance se fait parfois ressentir sur le marché de l’ancien, qui entraîne un retrait des investisseurs. L’influence de la hausse des taxes foncières
est notable. « Quand des personnes veulent acheter une maison de taille moyenne et qu’ils se rendent compte que les taxes foncières et d’habitation atteignent la somme de 4000 €, ils sont vite dissuadés
», regrette Jacques Dubois. Face à des prix en baisse, estce vraiment le moment d’acheter ? Les acquéreurs dans l’ancien du Mantois recherchent essentiellement des résidences principales. Les taux restent bas, et c’est une bonne nouvelle pour eux, mais « les banques ne prêtent pas toujours facilement. La baisse des prix peut entraîner une perte de confiance. »