Mantes-la-Jolie
Baisse de subventions : la mobilisation s’organise au CAC Brassens
Il ne restait pas beaucoup de fauteuils libres lundi 17 octobre dernier, dans la grande salle du CAC Georges-Brassens. Tous, adhérents, associations, directeurs d’autres structures culturelles ou simples citoyens, ont répondu en masse à l’appel lancé par le CAC afin que chacun puisse apporter sa parole et faire entendre ses idées lors d’une réunion publique. Bomber le torse
L’objectif affiché par Claire Guérin, la directrice du lieu, mais aussi par Pascale Watrin, la présidente de la structure, Isabelle Langlais la secrétaire et Stéphane Bernard le trésorier était d’expliquer clairement au public présent ce soir-là que le CAC Brassens venait de se voir privé par le Département d’une subvention conséquente (50 000 euros en deux ans), le mettant à mal pour poursuivre sa mission au service des spectateurs et artistes du territoire.
« La situation est tendue. Je suis prête à continuer à me battre afin d’aller chercher des financements, mais je crois que je serai plus forte en portant la parole de tous ceux qui fréquentent le CAC Brassens », a expliqué d’emblée
Claire Guérin. En clair, « il faut bomber le torse et montrer que l’on peut se mobiliser avant que le pire n’arrive. » 55 000 euros de déficit cumulé
Si les signaux sont au rouge, ils ne sont tout de même pas aussi alarmants qu’en 2012. « Deux départs en retraite n’ont pas été remplacés, et nous avons dû procéder à un licenciement économique. Notre déficit cumulé s’élève aujourd’hui à 55 000 euros et nos fonds propres affichent un chiffre négatif. Nous fonctionnons donc à flux tendu. » Dans la salle, des voix se sont vite fait entendre devant l’absence
des élus, notamment de la ville de Mantes-la-Jolie, dont l’élu à la culture, siégeant de fait au conseil d’administration, « a pourtant été formellement invité, au même titre que les autres membres du C.A. »…
Pas de catastrophisme
Loin de se laisser abattre, les responsables du CAC ont appelé
les sympathisants à « ne pas se laisser aller au catastrophisme. Mais nous ne devons pas pour autant nous laisser endormir. Les deux années
qui viennent vont être difficiles… », a expliqué Stéphane Bernard le trésorier. Également présent, et soumis au même régime de baisse de subvention, Thierry Duval, responsable du réseau du CRY a rappelé « le caractère machiavélique de cette manoeuvre, visant à mettre à mal certaines structures bien organisées. » Il a dénoncé la manière dont certains projets avaient été analysés de manière « arbitraire ».
Très vite, les témoignages se sont enchaînés, tentant d’amener, tant bien que mal, des idées sur la table. Pétitions, rencontres avec les élus, etc. Au final, les responsables du CAC ont surtout appelé les présents de ce soir-là à continuer à s’informer régulièrement quant à l’avenir du CAC.
Le « noeud » GPS&O
Chacun aura tout de même compris que l’entrée dans la communauté urbaine GPS&O semble être l’un des noeuds du problème. Nathalie Coste, élue dans l’opposition Mantaise et membre de la commission culturelle au sein de la communauté urbaine a rapporté des propos tenus lors d’une réunion qui s’était préalablement tenue à la communauté urbaine. « Il y a une volonté de redéployer les moyens sur la totalité du territoire. Les communes de l’ex-Camy sont largement dotées et les autres membres des EPCI réclament aussi des subventions afin de pouvoir faire exister leurs projets culturels. »
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, une sérieuse zone de turbulences s’annonce pour le CAC Brassens et les autres structures du bassin du Mantois.