Guerville
Des riverains s’opposent à la construction de logements sociaux
Elle est dans l’attente d’une réponse. Une habitante de l’impasse des Bayeuvilles, Floriane Bruxelles, a demandé à rencontrer la maire de la commune, Evelyne Placet : « J’espère pouvoir être reçue très bientôt, elle est ouverte au dialogue et au fait de revoir le zonage. Le Plu (Plan local d’urbanisme) va être signé en décembre et nous n’avons qu’un délai court pour le contester », explique-t-elle. La riveraine s’inquiète de projets d’urbanisation que le Plu rendrait possibles. « Une forte concentration »
Deux pétitions s’opposant à ces projets ont circulé dans Guerville. Comme Floriane, ils sont 114, des habitants de la Résidence du Village, de l’impasse des Bleuets et de l’impasse des Bayeuvilles, sur 2 000 habitants, à avoir signé la première. La seconde, concernant le hameau de la Plagne, a recueilli l’adhésion
de cinquante personnes sur les 140 résidants, un chiffre qui inclut les enfants. « La mobilisation a été massive », relate Valérie Richard, une habitante du hameau qui se bat pour son cadre de vie. À l’issue du dernier conseil municipal, les deux pétitions ont été remises aux élus.
Floriane Bruxelles s’oppose à la concentration des constructions face à son habitation :
« Nous ne sommes pas contre le logement social en tant que tel, mais il y a beaucoup d’endroits où construire à Guerville ! » Le projet de la Plagne n’est pas sans susciter de
l’inquiétude. « Nous ne voulons pas qu’il y ait une concentration de logements sociaux dans notre hameau. On nous dit qu’il ne faut pas qu’il y ait de ghettoïsation, mais elle
semble en marche… », estime Valérie Richard. Treize logements sociaux doivent être construits au hameau et les pétitionnaires ne s’y opposent pas farouchement. Mais un nouveau projet vient se greffer à cette esquisse, augurant une réelle urbanisation du hameau. « Au final, plus de la moitié de la population du hameau occupera des logements sociaux », annonce Valérie Richard.
Autre sujet de préoccupation, l’impact environnemental favorise un climat de mécontentement. Sur la pétition de la Résidence du Village, de l’impasse des Bleuets et de l’impasse des Bayeuvilles, il est mentionné que les constructions vont détruire l’habitat des chouettes effraies et du coucou migrateur, des espèces protégées. Les risques d’inondation, dus à une bétonisation de terres poreuses, pourraient être évités par un bassin de rétention, comme le propose la maire de la commune (voir encadré). Mais la solution proposée ne satisfait pas les pétitionnaires, qui ne veulent franchement pas d’un long bassin jugé, de surcroît, inefficace. Ils s’engagent pour le classement en zone agricole de la parcelle dans le Plu.
La densification de l’habitat implique aussi une augmentation de la circulation. Au bout de l’impasse des Bayeuvilles, face à la gendarmerie, une centaine de véhicules pourrait circuler
chaque jour, au lieu d’une quinzaine. Un goulet d’étranglement qui s’avérera dangereux, en raison du manque de
visibilité. « Nous demandons à Mme le maire l’annulation de ces deux projets (…) et de revoir le zonage du Plu afin de préserver le cadre rural, calme et piétonnier de ces deux quartiers », indique la première pétition.