La Sécu veut fermer ses agences
Les communes de Bonnières-sur-Seine et de Limay se mobilisent contre la fermeture de leur permanence de la Sécurité sociale annoncée pour le 1er avril 2017.
L’affaire commence à faire du bruit et à mobiliser les élus et les habitants. Le conseil d’administration de la CPAM des Yvelines vient de voter la suppression de quatre agences de la Sécurité sociale dans le département, dont deux dans la région mantaise, à Limay et à Bonnières-sur-Seine. Autant dire que la pilule ne passe pas.
Les maires de ces communes, Eric Roulot (PCF) et Jean-Marc Pommier (DVG) ont aussitôt réagi. Ils s’opposent à cette décision qui doit être appliquée au 1er avril 2017 et ont lancé une pétition chacun dans leur ville. Celle de Bonnières avait déjà réuni plusieurs centaines de signatures dans le courant
de la semaine dernière.
Dans un communiqué, Eric
Roulot estime que « cette fermeture serait un très mauvais signe donné aux citoyens vivant sur ce territoire ». Il
ajoute : « Les inégalités vont irrémédiablement se creuser, la qualité du service public va se dégrader et l’accès aux droits se déshumaniser. Les conséquences seront lourdes pour les usagers de Limay et de la rive droite de la Seine, dont le trajet s’allonge, devront désormais franchir la
Seine et se rendre à la CPAM de Mantes-la-Jolie au Val Fourré. »
Le trajet sera encore plus long pour les habitants du Bonnièrois. Et en règle générale, ce sont les publics les plus fragiles et les personnes âgées, n’ayant pas forcément accès au suivi de leur dossier sur Internet, qui seront le plus touchés.
La caisse primaire d’assurance maladie des Yvelines avance une baisse de fréquentation pour motiver ces fermetures. Pourtant lors d’une réunion en janvier dernier, la CPAM avait expliqué aux délégués du personnel CGT que « les données de fréquentation demeurent non significatives compte tenu du déploiement progressif des nouvelles modalités d’accueil physique depuis 2015 » et qu’elles « ne permettent pas la comptabilisation fiable de la volumétrie des visiteurs reçus et accompagnés ». La caisse des Yvelines ajoute un nouvel argument : « Le motif des contacts lors des permanences n’apporterait pas de valeur ajoutée ».
À Limay, la mairie estime à une centaine le nombre de visites par jour à l’antenne de la Sécu. D’après la CPAM 78, c’est beaucoup moins.
Collectif citoyen
Quoi qu’il en soit, la municipalité de Limay lance un collectif citoyen, comme elle l’avait fait avec succès pour le maintien
du bureau de poste. « Nous ne comptons pas subir cette fermeture. Ceci d’autant plus que depuis près de vingt ans, la ville de Limay a consenti des efforts financiers considérables en mettant à disposition des locaux au rez-dechaussée de l’hôtel de ville. Ceci en conformité avec la ligne politique de la majorité municipale, qui a fait de la promotion et de la défense des services publics une priorité du mandat. »
Le directeur général de la caisse primaire des Yvelines, Patrick Negaret, a entamé une série de rencontres avec les élus des communes concernées.
« Déshumanisation des services »