La survie de la culture passe par la coopération
Le conseil départemental des Yvelines organisait la semaine dernière une journée d’information sur les nouveaux modèles économiques culturels.
Le budget alloué à la culture par le département des Yvelines est en baisse. 25 % environ. Une position assumée par le Département qui, face aux contraintes budgétaires, a décidé de se recentrer sur ses missions obligatoires. Pour autant, le conseil départemental affirme son souhait de « continuer » à soutenir la culture mais en faisant « évoluer ses modes d’intervention ». « Cela répond à la préoccupation de réforme des territoires, explique Christine Martinez, directrice de la culture, des patrimoines et des archives pour les Yvelines. La loi Notre fait de la culture une compétence partagée. Nous avons décidé de mettre l’accent sur l’accompagnement des acteurs culturels du territoire. »
Crowdfunding et mécénat
C’est dans ce contexte qu’une journée d’information sur les « nouveaux modèles économiques » était organisée la semaine dernière. Crowdfunding,
mécénat sont ainsi quelques-unes des solutions vers lesquelles le Département souhaite voir s’orienter les structures
culturelles de son territoire. « Il y a toujours une aide culturelle. Mais nous compensons la baisse des subventions par le développement de l’ingénierie, poursuit Christine Martinez, en poste depuis un peu plus de trois ans. Nous incitons les structures à envisager d’autres financements. » L’exemple du festival Rock en Seine, dans les Hauts-de-Seine, a ainsi été donné, le festival faisant désormais appel au mécénat pour une partie de son budget. « Les financements croisés
sont plus solides », souligne la directrice de la culture dans les Yvelines.
Réalité du terrain
Le Département cherche aussi à pousser les structures dans la mutualisation de moyens et de compétences. Les subventions de fonctionnement sont d’ailleurs terminées, place maintenant au financement de projets. Pour obtenir quelques deniers du Département, les structures doivent donc présenter des projets avec des objectifs de « solidarité, d’éducation, de pratiques innovantes qui visent à l’équité territoriale dans l’accès à la culture ». « Comment faire participer les habitants à un projet culturel », voilà l’un des objectifs culturels du Département.
Du côté des structures, la baisse des subventions n’est, forcément, pas très bien passée. Cette journée avait l’avantage de faire se rencontrer les différents acteurs comme les directeurs de théâtre, les associations ou encore les collectivités. « Beaucoup de structures sont un peu isolées alors cette journée est une bonne chose, reconnaît un directeur de théâtre. Mais la réalité du terrain échappe parfois au Département. Le mécénat pourquoi pas mais la France est encore dans une culture de l’échange. Alors qu’aux États-Unis, c’est totalement
différent. »
Le désengagement du Département dans le domaine culturel pousse aussi les intercommunalités à reprendre le flambeau. Or, « elles n’ont pas toutes
le même poids », regrette un autre directeur de théâtre. La notion de service public de
la culture est en danger. « Le Département ne souhaite garder qu’un rôle d’ingénierie artistique, déplore un autre
acteur culturel. C’est une façon de se désengager. Il devient un outil de développement et non un acteur. Nous demander de travailler ensemble au niveau des territoires, ça, c’est positif. Mais certains le faisaient déjà ! »