Doctor Srange
Il y a six mois, Iron Man et Captain America s’entre-déchiraient dans le très réussi « Civil War » et divisaient les Avengers en deux camps distincts. Un conflit dont Stephen Strange nous paraît bien loin, ce qui n’est pas plus mal pour lui puisqu’il lui faut apprivoiser ses nouvelles capacités et entrer dans un tout nouveau monde en même temps que nous. Neurochirurgien aussi talentueux qu’arrogant, il voit sa vie basculer à la suite d’un grave accident de voiture dont ses mains ressortent brisées. Ruiné et incapable d’exercer son métier, il échoue au Népal où il va trouver mieux que les réponses qu’il était venu chercher : des pouvoirs lui permettant de maîtriser les arts mystiques et autres sciences occultes, sous l’égide de l’Ancien. Et il va vite devoir passer de la théorie à la pratique puisque Kaecilius, ancien disciple tenté par le côté obscur, va le mettre à l’épreuve en plein coeur de New York, dont il va devenir le protecteur. C’est donc à une nouvelle « origin story » (histoire focalisée sur les premiers pas d’un héros) que Marvel nous convie avec « Doctor Srange », mais ça se justifie puisqu’il faut nous présenter une toute nouvelle dimension de son univers cinématographique. Et Scott Derrickson, réalisateur révélé dans l’horreur, le fait avec brio et des images tout simplement folles et/ou psychédéliques, qui ne sont pas sans rappeler « Inception » ou les jeux de plate-forme lorsque la réalité se distord et que les immeubles se plient quand les personnages s’affrontent. Visuellement incroyable, le long métrage se permet même de faire un pied de nez aux précédentes productions maison pendant son combat final, et ses personnages sont un peu mieux nuancés que d’habitude, à commencer par le méchant. Et même si l’on regrettera de ne pas voir davantage Mads Mikkelsen à l’écran, Benedict Cumberbatch est parfait dans le rôle principal. Presque trop tant il rappelle, au début, son Sherlock. Mais son charisme n’a pas été entamé par son passage chez Marvel, dont la Phase 3 commence décidément très bien, comme le prouve cet opus solide, à l’univers visuel dingue et plein de promesses pour l’avenir.