Mémoire DU Mantois
Plantons la vigne… à Gassicourt.
En octobre 1675, une délibération municipale fixe la date des vendanges « en la plaine de Gassicourt lès Mante ».
Autrefois, ce n’était pas qu’un quartier de Mantes-laJolie, mais un petit village rural indépendant, de 300 habitants en 1817, blotti autour de son église Sainte-Anne. Son territoire s’étendait sur plus de 703 hectares alors que sa grande voisine était à l’étroit dans ses 163 hectares pour plus de 4 000 habitants ! Le territoire de Gassicourt était occupé par des bois, des terres réservées aux céréales, de grandes étendues maraîchères et, surtout, par la vigne qui avait une très grande importance. Cela était vrai aussi pour les communes environnantes : Limay, Mantes-la-Ville et Mantes-la-Jolie, entre autres.
Pourtant les surfaces cultivées en vigne ne cessèrent de diminuer au fil des décennies. Alors qu’au moment de la Révolution, en 1789, on comptait 2 750 hectares plantés en vigne dans l’ensemble de l’arrondissement de Mantes, il n’en restait plus que 1 700 cinquante ans plus tard. En cause, le prix des céréales qui ne cessait d’augmenter, incitant par là-même les vignerons à arracher leurs plants
L’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle accéléra considérablement cette disparition progressive car le rail permettait, avec les wagonsfoudres, le transport en masse vers la région parisienne des vins du midi.
À partir de 1864, la crise du phylloxéra, ce puceron porteur de maladie qui envahit l’Europe, fit le reste et la vigne disparut pratiquement, à Gassicourt comme ailleurs. Quelques lieux rappellent l’histoire viticole de Gassicourt : les Piquettes (vin de « petite » qualité), le Clos Scelliers, les Boussicaux (récipients du vendangeur). Et il ne faut pas oublier la sculpture d’une des stalles de l’église Sainte-Anne qui rappelle ce temps révolu.
Çà et là, on trouve encore quelques pieds mais ils ne se transforment plus en vin. Fautil le regretter ? C’est une autre affaire !