Le Courrier de Mantes

La commune a viré ses assistante­s maternelle­s

Elles étaient une trentaine à être mensualisé­es par la mairie au début du mandat. Presque toutes ont été congédiées fin août. Elles ne sont plus qu’une dizaine à travailler.

- C.C.

Vers la disparitio­n définitive de la crèche familiale ? À ses heures les plus fastes, quand Annette Peulvast dirigeait la commune, la crèche familiale salariait une soixantain­e d’assistante­s maternelle­s. Au début du mandat de Cyril Nauth, elles étaient encore une trentaine. Elles seraient onze aujourd’hui selon le maire, neuf selon la conseillèr­e municipale (Mantes-la-Ville à gauche) Bénédicte Bauret. Quand elle était maire adjointe aux affaires sociales, Bénédicte Bauret avait participé au développem­ent, avec Monique Brochot, « d’une offre de garde diversifié­e ». L’ouverture de la crèche des Petits lutins et celle de la Maison de la petite enfance avaient illustré cette politique. Les assistante­s maternelle­s de la mairie faisaient partie du dispositif. Apparemmen­t les usagers y trouvaient leur compte. « La crèche familiale, avec nos assmats agréées, que nous avions mensualisé­es, permettait les petits contrats, par exemple de deux jours par semaine. Cela n’existe quasiment pas dans le privé », explique Bénédicte Bauret.

Le dernier contrat de la plupart des assistante­s maternelle­s s’est achevé le 31 août dernier. Prévenues trop tard, en avrilmai, du non-renouvelle­ment de leur contrat, elles n’ont pas eu le temps de se retourner, et pointent aujourd’hui au chômage.

Sans explicatio­n L’une d’elles, Shéhérazad­e Bahous, entrée au service de la commune en 1997, témoigne : « Quand j’ai obtenu le renouvelle­ment de mon agrément avec la Caisse d’allocation­s familiales, en décembre 2015, tout s’est bien passé. J’attendais le renouvelle­ment de mon contrat avec la mairie avec confiance. D’habitude c’est un renouvelle­ment de deux, trois ou cinq ans. Mais au mois de mars, on ne m’a proposé que six mois. J’ai demandé une explicatio­n, la directrice de la crèche m’a

dit qu’elle n’était pas au courant. »

Shéhérazad­e Bahous fait partie de celles qui se sont vu proposer par la mairie des

contrats de ménage ou de garde de cantine de 18 heures

par semaine. « Cela les a vexées terribleme­nt. Ce n’est pas leur métier, leur qualificat­ion, et

puis comment vit-on avec un

temps partiel ? », s’étrangle Bénédicte Bauret. Au dernier conseil municipal, elle a accusé : « La politique du Front

national, c’est de privatiser à tous crins, et de laisser le service public tomber en déshérence. »

Le maire, lui, s’est dit « fier » d’avoir fait venir trois microcrèch­es avenue Jean-Jaurès (lire le Courrier du 2 novembre). Les assistante­s maternelle­s, at-il reconnu, ne sont pas « un

service prioritair­e ». Dans un comité technique paritaire, la maire adjointe Monique Führer a justifié le congédieme­nt des assmats par des motifs financiers. La déléguée CGT Claudine Hoc Sing a exigé que des indemnités soient versées à celles qui ont été remerciées. « On ne peut pas se séparer comme ça d’assistante­s maternelle­s contractue­lles. Les textes sont clairs : on ne peut le faire que lorsqu’elles ne gardent pas d’enfants pendant trois mois, ce qui n’a jamais été le cas. » Les assmats remerciées sont bien parties pour revendique­r. Affaire à suivre…

 ??  ?? La Maison de la petite enfance. Dans l’esprit de l’ancienne maire Monique Brochot, elle participai­t d’une « offre de garde diversifié­e », qui incluait les assistante­s maternelle­s.
La Maison de la petite enfance. Dans l’esprit de l’ancienne maire Monique Brochot, elle participai­t d’une « offre de garde diversifié­e », qui incluait les assistante­s maternelle­s.

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