Greffée du foie, Nathalie raconte son combat
Après avoir été contaminée par un virus il y a trois ans, Nathalie Pouillart a dû subir une greffe de foie. Tout juste sortie de l’hôpital, cette Aubergenvilloise veut sensibiliser au don d’organes et prépare un livre sur son combat contre la maladie.
Pour ses 50 ans, Nathalie aurait préféré un autre cadeau que ce nouveau foie qu’on vient de lui greffer. La faute à un virus qui l’a contaminée il y a trois ans et qui a abîmé plusieurs de ses organes.
Hors de danger après son opération réussie le 13 octobre dernier, elle veut aujourd’hui témoigner. Pour raconter son combat mené contre la maladie et l’enfer qu’elle a vécu, mais aussi pour sensibiliser l’opinion au don d’organes. À peine sortie de l’hôpital, elle se consacre maintenant à l’écriture d’un livre qui racontera son histoire.
Premiers symptômes
Quand en février 2013, Nathalie a eu les premiers symptômes, elle était loin d’imaginer ce qui l’attendait. « Mes pieds et mes jambes se sont mis à gonfler. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait, j’avais les poumons gonflés d’eau, j’avais du mal à parler », se souvient celle qui occupait encore le métier d’aide médico-psychologique auprès de personnes handicapées.
Son médecin généraliste identifie tout de suite l’origine hépatique du problème. Direction le service de gastroentérologie de la clinique de Montgardé où on lui ponctionnera dix litres de liquide. On lui explique alors que ses reins ne fonctionnent plus comme ils le devraient.
C’est la première étape d’un parcours du combattant, voire du survivant pour Nathalie. Elle accumule les rétentions d’eau jusqu’à la terrible nouvelle : elle a été contaminée par un virus, son foie est abîmé, il va falloir en
changer. « J’ai eu peur. J’avais du mal à réaliser, pour moi le mot greffe, cela rimait avec la
fin », se remémore Nathalie. Son système immunitaire débloque et les problèmes de santé liés au virus s’accumulent : le sphincter oesophagien cesse de fonctionner, les rétentions d’eau continuent, elle développe un kyste à l’oeil et on lui retire sa vésicule biliaire. Après une expérience
qu’elle qualifie « d’atroce » à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, elle décide de se tourner vers un spécialiste du foie à l’hôpital de
Villejuif, le docteur Samuel. « Il m’a écouté, j’étais à un moment difficile. Je n’étais pas cancéreuse, je n’avais pas un risque vital immédiat alors je n’étais pas prioritaire dans la liste d’attente pour la greffe. Mais il m’a rassuré, le feeling est passé tout de suite. »
Un nouvel incident va accélérer les choses. En juillet dernier, Nathalie se coupe au mollet. Une plaie bénigne qui dégénère pourtant en inflammation aiguë de la peau à cause d’une bactérie. « Ma jambe a gonflé, j’avais l’impression que mon sang à cet endroit était bouillant. Ma jambe fumait quand je versais de l’eau froide dessus », raconte-t-elle. Cette fois c’est trop, Nathalie confie son désespoir au docteur Samuel qui lui fait alors la promesse d’une greffe dans un délai d’un mois. Un jour le téléphone sonne : « Nous avons un greffon pour
vous », entend Nathalie. Elle est transportée d’urgence à Villejuif,
et greffée dans la journée. « Ma première réaction au réveil a été de toucher ma cicatrice. Le soulagement a été énorme quand le docteur m’a dit que la greffe avait fonctionné. »
Sensibiliser
Aujourd’hui, Nathalie veut
délivrer un message : « Il faut penser au don d’organes. On ne le répète pas assez, un seul corps peut sauver jusqu’à cinq vies. Il ne faut pas attendre et s’inscrire sur la liste. Mes fils l’ont fait et autour de moi, plusieurs personnes se sont inscrites. » Dans un livre en cours d’écriture avec une journaliste, Nathalie reviendra sur ces épreuves pour « délivrer un message de positivité, en espérant que cela permette à quelqu’un de trouver de la force pour s’en sortir ».
« Le mot greffe m’a fait peur »