Le Courrier de Mantes

Si Orgerus m’était conté

Noëlle Rivière s’est spécialisé­e dans l’écriture d’ouvrages sur le Houdanais et plus particuliè­rement sur l’histoire de sa commune. Elle vient de publier un troisième livre consacré au passé d’Orgerus. Son thème : la Première Guerre mondiale.

- David Goudey

Tout a commencé presque par hasard, en 2009, lorsque les éditions Alan Sutton, dans le cadre de leur collection Mémoires en images, lui ont commandé un ouvrage sur le canton de Houdan. « Je les avais contactés pour savoir s’ils étaient intéressés par un livre sur les Halles d’Orgerus, raconte

Noëlle Rivière. J’avais retrouvé de vieux plans. C’était trop local pour eux. Ils n’avaient en revanche personne sur le Houdanais pour leur série de livres de cartes postales et de photograph­ies anciennes. J’ai réalisé pour eux un ouvrage du même type en 2011 sur le canton d’Anet cette fois. »

Mais c’est bien Orgerus, son passé et son histoire, qui suscite le plus de passion chez cette ancienne secrétaire de mairie âgée de 50 ans. S’il elle s’est « aventurée » au-delà des frontières de sa commune, « où elle a retrouvé la trace d’ancêtres jusqu’en

1650 dans les registres d’états

civils », avec L’aviculture dans le Pays Houdanais (2012) et De la Léproserie à l’hôpital de Houdan (2014), sa production est déjà riche de trois réalisatio­ns consacrées à son village de toujours : Orgerus, 1000 ans d’histoire (2010), Les Orgerussie­ns : démographi­e, métiers, lieux-dits (2013) et, enfin, tout récemment Les Orgerussie­ns en 14/18. Noëlle Rivière a même créé sa petite structure d’édition, une associatio­n baptisée tout simplement Éditions Histoire de livres d’Orgerus, pour s’affranchir du carcan des éditeurs et ne pas voir ainsi sa liberté d’expression bridée. « Comme ça, on ne m’impose rien. Ni le nombre de pages, ni le contenu, ni la mise en page. Je fais dans l’édition limitée pour limiter

les coûts. » Les Orgerussie­ns en 14/18, qui lui a demandé un an de travail, n’a ainsi été tiré qu’à 100 exemplaire­s.

Ce dernier ouvrage est sans doute le plus personnel de sa production puisqu’il est dédié à son grand-père Joseph (18971997) et à son arrière-grandpère Fernand (1884-1925), tous les deux mobilisés pendant la Grande Guerre et à qui elle consacre d’ailleurs des chapitres, mais aussi à Hélène (1889-1939), l’épouse de Fernand. Il renvoie aussi Noëlle à son enfance, à ses photos familiales sur lesquelles il lui était impossible de mettre un nom. « J’ai commencé à lire les registres d’états civils vers 14 ans. La généalogie est devenue une passion. » Pour accoucher des Orgerussie­ns en 14/18, et retracer le parcours des habitants du village partis au front, elle a compilé auprès des descendant­s de Poilus, qu’elle a retrouvés, des correspond­ances, des carnets de guerre et des photos d’une valeur inestimabl­e.

Son 7e livre depuis 2009 « Savoir d’où l’on vient »

Cet ouvrage éclaire aussi d’un jour nouveau le quotidien du village pendant et après le conflit. « Il faut savoir d’où l’on vient

pour savoir où l’on va », avait écrit Noëlle dans le premier de ses livres en 2009. Elle n’a jamais dévié de cette ligne…

 ??  ?? Noëlle Rivière présente Les Orgerussie­ns en 14/18, son dernier ouvrage et sans doute le plus personnel.
Noëlle Rivière présente Les Orgerussie­ns en 14/18, son dernier ouvrage et sans doute le plus personnel.

Newspapers in French

Newspapers from France