Le Courrier de Mantes

Les facteurs contre les journées à rallonge

Jeudi, les facteurs du Mantois se sont mobilisés contre une série de mesures, dont la pause méridienne que la direction de La Poste souhaitera­it leur imposer.

- K.B.

Les facteurs sont en colère. Dans le Mantois, quatre centres de tri de La Poste ont été touchés par un mouvement de grève : Aubergenvi­lle, Gargenvill­e, Mantes-la-Jolie et Bonnières-sur-Seine. Leurs revendicat­ions portent sur une nouvelle organisati­on du temps de travail qui allongera leur journée. D’autres préavis de grève pourraient suivre.

La colère gronde chez les facteurs. Comme un peu partout en France, une partie des employés de La Poste était en grève la semaine dernière dans les Yvelines. Réunis à Mantes jeudi, environ 70 employés des sites de Bonnières, Mantes-la-Jolie, Aubergenvi­lle et Gargenvill­e ont manifesté à l’appel de la CGT devant la sous-préfecture pour exprimer leur profond désaccord avec le plan de réorganisa­tion qu’on leur propose. La question de la pause méridienne est au centre du conflit. Selon les élus du personnel, qui rapportent des échanges avec leur hiérarchie, la direction voudrait leur imposer une pause de 45 minutes non rémunérée à la place des 20 minutes comprises dans le temps de travail.

« En plus de bouffer dehors comme des chiens, on ne veut pas qu’on nous rajoute 20 minutes de travail supplément­aire. Notre travail est déjà physiqueme­nt compliqué, on n’a pas besoin que l’on nous allonge nos journées », s’étrangle Corinne Mendoza, élue CGT. « Je suis parfois en tournée dans un quartier situé à au moins 20 minutes en vélo de mon centre de tri, c’est impossible de rentrer manger. En plus, on va augmenter le risque d’accidents

en forçant les facteurs à multiplier les trajets », ajoute une factrice présente jeudi lors du rassemblem­ent. À l’image de nombreux collègues, elle craint que la direction profite de cette plage horaire élargie pour lui demander d’avantage de prestation­s annexes. « On récupère des colis, on dépanne la télévision chez les personnes âgées et il y a aussi la publicité commentée. Des entreprise­s payent pour qu’on donne des brochures publicitai­res aux usagers avec un petit texte que l’on doit réciter. »

Manque d’effectif

Corinne Mendoza évoque aussi le manque d’effectifs, une situation qui irait en s’aggravant. « Au centre de Mantes, mercredi, quatre tournées n’ont pas pu être distribuée­s. Ils emploient entre 15 et

20 intérimair­es », croit savoir la syndicalis­te. Elle réclame à sa hiérarchie d’autres propositio­ns.

La CGT a également voulu alerter sur un autre sujet. Selon Corinne Mendoza, La Poste réfléchira­it à un classement des usagers par catégories. Certains, comme les entreprise­s ou les profession­s libérales, recevraien­t leur courrier quotidienn­ement, quand la plupart des usagers ne le recevraien­t que quatre fois par semaine. Enfin, une troisième catégorie, qui concerne ceux qui habitent des « endroits

excentrés », ne verrait plus leur facteur qu’une a deux fois par semaine. « C’est très grave, on

ne pourra bientôt plus remplir notre fonction de service public auquel les gens sont si attachés. »

Du côté de la direction régionale, on indique que la réorganisa­tion est suspendue jusqu’à la fin du calendrier de négociatio­n, soit à la mi-décembre. Selon la CGT, près de la moitié des facteurs titulaires des quatre sites étaient en grève jeudi. La direction indique, quant à elle, un taux d’environ 18 % pour le secteur de Mantes et 4.2 % à l’échelle du départemen­t.

« Comme des chiens »

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Ils étaient environ 70 grévistes réunis à Mantes jeudi avant de manifester devant la sous-préfecture.
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Les négociatio­ns avec la direction doivent se poursuivre encore pendant trois semaines.

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